Pour de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise, l’élection présidentielle de 2025 sera particulière. À en croire ces derniers, c’est l’élection de la dernière chance, celle de la prise de conscience des camerounais qui, visiblement sont déterminés à aller voter en masse pour, enfin, prendre leur destin en main.
Appels à l’inscription et chiffres décevants
On a vu de nombreux acteurs politiques, leaders d’opinion et autres influenceurs se joindre au gouvernement pour lancer des appels à l’inscription massive sur les listes électorales. Les nombreuses photos et vidéos qui ont par la suite inondé la toile sont la preuve s’il en fallait, que l’opération a été un succès.
Pourtant, on peut se poser des questions sur le succès de l’opération. Avant l’année 2025, le nombre moyen d’inscrits sur les listes électorales au Cameroun a toujours tourné autour des 500.000. Avec la mobilisation qui a été observée, on se serait logiquement attendu à un bond dans les statistiques.
Cependant, à la clôture de l’opération d’inscriptions, le chiffre avancé par Elections Cameroon, l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, sont plutôt décevants. En effet, le directeur d’ELECAM a annoncé lors d’une conférence de presse tenue le 3 septembre 2024, qu’un peu plus de 750.000 nouvelles inscriptions avaient été enregistrées.
Si ce chiffre représente 1,5 fois la moyenne annoncées plus haut, il faut rappeler qu’il n’est pas définitif. Après la clôture des inscriptions, les listes électorales doivent d’abord être toilettées. Ce n’est qu’après cette opération que les chiffres définitifs seront connus. Vu le chiffre annoncé, on peut déjà s’attendre à rester dans la même moyenne que les années précédentes.
Éducation politique et manque d’information
Au delà du tapage médiatique, les camerounais restent encore très méfiants quant au processus électoral dans leur pays. Surtout, les détails du processus en lui-même sont très mal connus des uns et des autres.
Une campagne pour les inscriptions massives sur les listes électorales devrait passer par la vulgarisation des procédures et l’éducation des citoyens à la chose politique. À l’approche de l’échéance, les citoyens seront submergés d’informations dont certaines seront trompeuses et pourraient être déroutés s’ils ne sont pas éduqués.
En outre, la bataille d’ELECAM et des autres leaders ne devrait pas se limiter aux appels à l’inscription sur les listes, car à quoi sert-il d’être inscrit si à la fin on est incapable d’exprimer son choix ?
En attendant les chiffres définitifs des nouveaux inscrits pour l’année 2024, opposition et parti au pouvoir continuent la bataille électorale qui, il faut le dire, a bel et bien commencé.