Des rumeurs se font de plus en plus persistantes pour dire que le président ivoirien en exercice, Alassane Ouattara, ne devrait pas rempiler pour un quatrième mandat. Cas de figures dans l’hypothèse de son retrait.

L’annonce n’est pas encore officielle. Mais les rumeurs qui portent sur l’éventuel retrait du chef de l’état ivoirien en exercice, Alassane Ouattara, fusent de partout et surtout des chapelles politiques. D’ordinaire, à cette période de l’échéance électorale, le chef de l’état avait déjà crevé l’abcès pour situer ses partisans et l’ensemble des Ivoiriens sur sa candidature. Toutes les composantes de la population ivoirienne, son gouvernement et ses partenaires stratégiques étaient déjà situés sur sa position électorale. Cette année, ce n’est pas le cas jusque-là. D’où ces rumeurs liées à la probabilité qu’Alassane Ouattara ne briguerait pas un quatrième mandat d’affilée.

Alassane Ouattara, le silence inquiétant

Il y a des signes qui ne trompent pas. À l’accoutumée, surtout à cette période préélectorale des années précédentes, les manifestations et meetings géants, voyants et bruyants se faisaient déjà entendre de partout dans le pays. Du Sud au Nord. De l’est à l’ouest en passant par le centre. Le tout, pour réclamer la candidature du chef de l’état ivoirien au pouvoir, Alassane Ouattara. Ça a été le cas lors de ses trois précédents mandats. À l’orée de l’élection présidentielle d’octobre 2025, c’est le silence radio. Un silence lourd, dirait-on.
Les « ADOrateurs » et ses plus proches lieutenants ne se font-ils plus d’illusion quant à un autre mandat du chef, le quatrième du genre notamment ?
Selon certaines rumeurs, la santé du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, 82 ans, ne lui permettrait plus de prendre un nouveau pari avec les Ivoiriens. Des pathologies qu’il traîne depuis de très longues années l’auraient subséquemment affaibli davantage. Hormis la raison médicale, il ressort que les soutiens politiques, diplomatiques et économiques extérieurs ne sont plus enclins à poursuivre leur bail avec le pouvoir d’Abidjan. Info ou intox ?
Statutairement et relativement à la constitution ivoirienne qui interdit deux mandats à tout citoyen ivoirien, des personnalités politiques dont Pascal Affi N’guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI) ne sont pas pour la candidature du président de la République actuelle. Lui, ne s’en cache pas. Et l’a révélé sur un plateau de télé d’une chaîne étrangère.

 » Je ne crois pas du tout à la candidature du chef de l’état. Elle n’est pas la bienvenue pour moi. Lui-même a dit qu’il ne serait pas candidat. Il est dépassé. Il dit qu’il s’est présenté en 2020, en violation de la constitution, pour raison de force majeure. Il n’y a pas de cas de force majeure en 2025 qui justifie sa candidature. Cette candidature pourrait perpétuer la situation de crise que connaît le pays depuis 30 ans. Il faut tourner la page. Et il en est conscient. Je suis persuadé qu’il posera l’acte qu’il faut pour que nous tournions la page, de sorte que la Côte d’Ivoire puisse écrire une nouvelle page dans la tranquillité, la paix, et l’unité nationale ». Pourquoi la seule présence du chef de l’Etat pourrait-elle être source de conflits ? Interrogation.

La guerre de positionnement au RHDP…

Ce n’est pas un secret. Pas besoin d’être adepte de la « case verte », siège du Rassemblement des  houphouëtistes pour la Paix et la Démocratie (RHDP), pour percevoir que le parti est suspendu aux lèvres et à la décision du chef de l’Etat. Pour la déclaration officielle de son possible 4ème mandat présidentiel. Alors, partira ? Partira pas ?

Le manque criant d’un dauphin interne explique clairement ce silence voire cet atermoiement.
Une situation qui engendre ce qu’il convient d’appeler la guerre de positionnement des « héritiers » du palais. Laquelle guerre n’est certes pas visible ni publique, mais elle est ouverte en interne. Et les postulants au trône ne manquent pas dans la case verte. Ils peuvent être présomptifs ou prélatifs mais ils sont bel et bien là. Il s’agit, entre autres, de Ouattara Téné Birahima alias « photocopie », le frère cadet du chef de l’état, ministre d’état, ministre de la défense. Sa possible candidature est déjà combattue de l’intérieur du RHDP. Où il pourrait être d’ores et déjà être éliminé. Pour, dit-on, fermer la porte de l’intérieur, à ce qu’il y est appelé la dynastie naissante. Sur cette short liste figurent également, le vice-président, Tiemoko Meyliet, Adama Bictogo, président de l’assemblée nationale et maire de Yopougon, Kandia Camara, présidente du Cenat.
En attendant, éventuellement, que le chef de l’Etat, lui-même, ne se désigne un successeur, c’est le casus belli entre ses lieutenants. Car pour l’instant et depuis toujours, son autorité reste solidement de mise au RHDP. Et personne ne peut s’y opposer encore moins le contester.
Si effectivement, les élections de 2025 ont lieu et qu’elles se tiennent sans le président de la République actuelle, le RHDP ira à sa propre succession avec l’un des chevaux suscités plus haut. Qui vivra, verra…

 

Photo :Compte X officiel d’Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire