La réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis d’Amérique réchauffe le débat sur la domination de la première puissance mondiale sur le reste du monde. À partir de là, l’Afrique s’interroge quant à sa situation vis-à-vis de l’ogre mondial.
Retour aux affaires. Après son premier mandat (2016-2020), Donald Trump rempile à la Maison Blanche. L’archimilliardaire homme d’affaires devient ainsi le 47ème président du pays de l’oncle Sam. La victoire du Républicain sur la Démocrate, Kamala Harris, le 6 novembre 2024, a été sans ambages. Laquelle défaite qu’elle a reconnu dans une posture démocratique. » Le résultat de cette élection n’est pas celle que nous voulions, pas ce pour quoi nous avons voté, pas ce pourquoi nous nous sommes battus. Mais nous devons accepter les résultats de cette élection. La lumière de la promesse de l’Amérique brillera toujours tant que nous n’abandonnerons pas et que nous continuerons de nous battre », a-t-elle affirmé 48 heures après le scrutin. En attendant le 5 janvier 2025 pour son investiture officielle, Joe Biden finit son mandat avec pour bras séculier, Kamala Harris, sa vice-présidente. D’ici là, le monde politique et des affaires s’interrogent. D’un côté, les Européens ont repris leur puzzle, se sont pris en photo pour redéfinir leur place et revoir leur poids politique et industriel dans le gotha des affaires planétaires. De l’autre, l’Afrique que les puissances mondiales ne considèrent pas vraiment, mais dont ils n’arrivent curieusement pas à se débarrasser, est dans la balance.
Lors de son premier mandat à la Maison Blanche, Trump avait montré peu d’intérêt pour l’Afrique. Il s’était même outrageusement permis de traiter un état comme Haïti de « pays de merde ». Il n’avait effectué aucune visite officielle d’état sur le continent noir. Là où ses prédécesseurs Barack Obama et Georges W. Bush avaient respectivement effectué sept (7) et onze( 11) des déplacements des pays sur le continent noir. L’Amérique de Trump va-t-elle réchauffer ses relations politiques et diplomatiques avec le continent africain ou s’effacer de la carte de l’Afrique ?
» Je ne pense pas. Les USA restent une puissance mondiale malgré les changements partiels qui vont intervenir avec le retour de Trump. Ils vont demeurer en Afrique et dans le monde au plan militaire par exemple. Cette présence est déterminante pour eux en raison de la concurrence avec la Chine par exemple », commente sur RFI, Gilles Yabi, directeur de Think Tank Wathi, avant d’ajouter » Je ne m’attends pas nécessairement à des changements spectaculaires dans les relations entre les USA et l’Afrique. C’est un continent avec beaucoup de diversités y compris ses relations avec les États-Unis. Il y a, par exemple, des pays africains dont les relations sont plus importantes au plan sécuritaire et économique que d’autres ».
On le voit, difficile de faire une analyse globale ou générale qui soit uniforme dans les différentes relations entre les États-Unis et les cinquante-quatre (54) nations africaines. Pour sûr, avec le sommet des chefs d’Etats africains et les USA, sous Joe Biden en 2022, l’Amérique a montré un regain d’intérêt pour l’Afrique. Les autorités américaines avaient affirmé le rôle très important que l’Afrique a à jouer aujourd’hui et demain au plan mondial.
Ce ne sont pas les chefs de quelques états africains qui diront le contraire. Des présidents comme Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Félix Tshisekedi (RDC) et Diomaye Faye (Sénégal) ont déjà fait des jeux de phares en félicitant le nouvel homme fort de la première puissance mondiale, le lendemain de son élection. Le jeune chef d’état sénégalais s’est montré plus incisif sur X :
Ce n’est pas un secret de polichinelle. L’Afrique, sans compter sur la carte des puissances économiques mondiales, est un continent d’avenir en raison de ses énormes potentialités naturelles. Et l’Amérique, forte, de son hégémonie mondiale, a tout de même un œil rivé sur le continent. Et chaque état africain dispose déjà de ses petits papiers pour faire ses calculs avec le retour de Trump aux affaires. Quelle que soit sa taille sur le continent.
Maria De Dieu
Image par Gerd Altmann de Pixabay