Avec la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023, le Burkina, le Mali et le Niger avaient déjà secoué le CEDEAO. À cela, ils viennent d’ajouter une nouvelle couche avec la mise sur pied d’une confédération. De quoi perturber davantage la quiétude de l’organisation sous régional.
Jusqu’où ira le « bras de fer » entre la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Mali, le Burkina Faso, le Niger, les trois pays fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES)? Si les trois nations sahéliennes sont résolument tournées vers leurs indépendances définitives sécuritaire, économique et politique, la CEDEAO, de son côté, n’a pas encore tiré un trait définitif sur elles. La communauté ouest africaine ne désespère quant à leur possible retour au sein de l’organisme sous-régional. En témoigne l’intervention d’un politilogue sur la situation. » L’article 91 du traité de la CEDEAO qui est un principe du droit international, stipule qu’il y a un préavis à observer quand un pays veut partir d’une organisation ». Le technicien politique va plus loin pour dire que » Si d’ici au 28 janvier 2025, les pays membres de L’AES maintiennent leur décision de se retirer de la CEDEAO, ça veut dire effectivement qu’ils en sont partis », souligne-t-il.
La preuve que les dirigeants de la CEDEAO laissent toujours la porte entrouverte à ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Seulement voilà. Les trois pays de L’AES n’entendent pas les choses de cette oreille. Ils sont déjà projetés dans un futur lointain. Et la création de leur confédération est la parfaite illustration de leur détermination à quitter effectivement et définitivement la CEDEAO pour être autonomes sur tous les plans, notamment politique, économique, sécuritaire diplomatique et social. Ce qui, naturellement, nécessite de bien meilleures dispositions textuelles à prendre.
Selon l’article 4 du traité relatif à la création de la confédération, chaque pays conserve son indépendance et sa souveraineté à l’exception des compétences déléguées à la Confédération tels que défense, la sécurité, la diplomatie et le développement.
L’article 5 renforce le précédent en allant plus loin pour dire que les trois états fédérés s’engagent à coopérer dans le domaine économique et financier en vue de la réalisation d’investissements structurants. Ils n’oublient pas la promotion et l’intégration des peuples par la libre circulation des personnes, des biens, des services, le droit de résidence et d’établissement dans l’espace fédéral. Ils se sont également accordés pour créer des institutions communes.
Sans oublier qu’ils ont en projet la création de leur monnaie commune.
Pour dire à quel point, ces trois pays de L’AES sont déjà très loin dans leur engagement de se soustraire de la CEDEAO. Définitivement sentant.
Bien qu’ils ont qualifié officiellement l’acte posé par L’AES de « hâtif » et « peu réfléchi », les dirigeants de la CEDEAO auraient secrètement supplié le Burkina Faso, le Mali et le Niger d’en rester membres. Cela, au nom de la stabilité et la paix dans la sous-région. Pour les responsables de la communauté ouest africaine, ce départ de l’organisation de ces trois pays pourrait engendrer de graves conséquences à la fois pour eux-mêmes et leurs ressortissants quant à leur intégration dans la région.
Seulement voilà, le Mali, le Burkina et le Niger sont déjà trop avancés dans leur décision pour faire marche arrière. Les conséquences, ils s’y sont apprêtés et donc prêts à les assumer. Quelles qu’elles soient.
Maria De Dieu