La prochaine élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire sent déjà la tension entre le parti au pouvoir, le RHDP, et une coalition de l’opposition composée d’importantes organisations politiques comme le PPA-CI, le PDCI-RDA, le GPS, le COJEP et bien d’autres. La Côte d’Ivoire politique a-t-elle définitivement tiré un trait sur les crises postelectorales ? À quelques quatorze petits mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, il est difficile de répondre par l’affirmative vu la situation complexe qui prévaut quant au processus électoral dans son ensemble.

De quoi s’agit-il ? De la révision de la liste électorale au découpage électorale en passant les cartes nationales d’identité, la composition de la Commission électorale indépendante( CEI), tout reste problématique à ce jour. Et c’est suite à ce préoccupant constat qu’un groupement de partis politiques ivoiriens s’est réuni le 9 août 2024 dernier à la Maison du Pdci-Rda à Cocody. Il s’agit, entre autres, du Pdci-Rda, PPA-CI, GPS, Cojep, MFA et bien d’autres. En plus de leur projet commun de coalition contre le pouvoir en place en vue de la présidentielle d’octobre 2025, ces partis, tirés pour l’instant par Simone Ehivet Gbagbo, œuvrent dans le but d’interpeller l’exécutif sur la nécessité de trouver des solutions consensuelles à l’ensemble des problèmes liés au système électoral avant même la présidentielle.
Ils sont déterminés à constituer un groupement très solide, uni à l’effet d’obtenir du pouvoir des réformes en profondeur du système électoral. Une nécessité impérieuse, pour eux, pour tirer définitivement le pays des crises électorales aux conséquences tragiques et incontrôlées.
 » Le groupement n’est pas d’accord avec le processus électoral tel qu’engagé actuellement de façon générale, mais particulièrement pour dénoncer l’opération de la révision de la liste électorale telle qu’ annoncée par la commission électorale indépendante( CEI) », dénonce l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire et ex-députée d’Abobogare, une commune cosmopolite d’Abidjan.
Pour ces dirigeants politiques, le système électoral actuel est l’une des sources principales et majeures des conflits sociaux voire sociologiques qui occasionnent des crises graves en Côte d’Ivoire depuis maintenant très longtemps. Et ils estiment qu’en dépit des interpellations dont le pouvoir est l’objet de la part des partis de l’opposition et des organisations de la société civile, il est resté sourd. L’opposition dénonce également le fait que la Commission électorale indépendante a engagé de manière unilatérale, selon elle, le processus électoral et procéde même, pour chacune des étapes électorales, par un passage en force. Elle va plus loin pour dire que la CEI a quasiment actualisé la cartograhie électorale et la programmation de l’installation des commissions électorales en catimini. La gauche politique s’insurge contre le fait que la CEI veuille organiser la révision de la liste électorale de septembre à octobre 2024. Un délai qu’elle trouve trop court pour inscrire des millions d’électeurs à qui il faudra donner le temps et les moyens d’obtenir les pièces nécessaires à l’accomplissement de leur devoir citoyen. Ils disent que ce n’est pas possible en 30 jours.
Décidée et déterminée, l’aile gauche politique ivoirienne demande au gouvernement d’engager un vrai dialogue inclusif avec les partis politiques, la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation.
Lequel dialogue devrait aboutir à des réformes électorales consensuelles dans leurs aspects juridiques, constitutionnels, organisationnels, sécuritaires voire financiers. Tout ceci devrait logiquement déboucher sur une élection inclusive, transparente en 2025.
On le voit, le débat voire la « guerre » électorale est lancée. Le pouvoir ivoirien et l’opposition auront-ils le discernement nécessaire pour s’accorder sur l’essentiel et préserver la paix déjà fragile en Côte d’Ivoire ? Toute la préoccupation fondamentale des Ivoiriens réside là.
Maria De Dieu