Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, n’est plus aux affaires depuis le 18 août 2020. Il a été ‘’contraint’’ à la démission à la suite des manifestations de la rue initiées par le Mouvement du 5 juin. Pendant que la junte militaire qui a pris le pouvoir poursuit les négociations avec la CEDEAO, une enquête d’Afrobarometer sur le mali dévoile la perception des Maliens concernant l’avenir de leur pays.
Si l’écrasante majorité des Maliens a accueilli favorablement le coup d’État militaire orchestré par la junte, l’enquête d’Afrobarometer sur le mali rendue publique, lundi 24 aout 2020, révèle que les Maliens restent attachés à la démocratie en tant que système de gouvernement et rejettent le régime militaire comme solution à long terme aux problèmes du pays.
« Même si de nombreux citoyens semblent prêts à accepter une intervention militaire à court terme, ils rejettent le régime militaire en tant que système de gouvernement. Les résultats suggèrent qu’ils tiendront les putschistes par leur promesse de convoquer des élections et de remettre le pouvoir aux civils » (Maclean, Diouara, & Peltier, 2020).
Intitulé Les Maliens, autant désireux de changement que demandeurs de démocratie, cette enquête réalisée entre mars et avril 2020 soutient, par ailleurs, que l’armée est l’une des institutions publiques les plus accréditées de confiance au Mali après les chefs traditionnels. Les résultats du sondage révèlent que plus de huit citoyens sur 10 (82 %) ont déclaré qu’ils faisaient au moins « partiellement confiance » en l’armée.
Il est à noter que c’est la soif du changement qui a conduit les maliens à chasser IBK du pouvoir, réélu en 2018 avec 42% des voix au premier tour et 67% au second tour des élections.
La majorité des maliens souhaite la restauration de la démocratie. Le peuple rêve de voir la junte militaire conduire la transition et transmettre démocratiquement le pouvoir aux leaders civils dans les plus brefs délais.
Le prochain dirigeant du Mali devra apprendre à compter avec le peuple. Il se doit d’assurer une plus grande transparence dans la gestion de la chose publique et être très attentif aux revendications sociales.
Crédit-photo: Ousmane Makaveli