Telle une clameur, l’information est confirmée par un communiqué du pouvoir togolais. Les fêtes de noël et de la saint sylvestre se tiendront sur toute l’étendue du territoire togolais dans une ambiance de couvre-feu assorties de mesures restrictives.
Le couvre-feu s’étend du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021 de 22h à 5h GMT et concerne notamment le Grand Lomé, la capitale togolaise et environs. Il est assorti de quelques mesures restrictives. Interdiction de consommer dans les bars et restaurants et sur l’aspect religieux, les églises autorisées peuvent officier selon des plages horaires et jours spécifiques.
Après de longs mois d’état d’urgence renouvelé, les fêtes de fin d’années en version confinée sont décidées pour éviter selon l’exécutif togolais la propagation du Coronavirus.
« Ces mesures seront plus ou moins restrictives. Nous devons nous organiser pour que les fêtes de fin d’année puissent avoir lieu sans excès et sans augmentation de contaminations du virus. Nous rappelons à tous que le respect scrupuleux des gestes barrières reste en vigueur. De même, les mesures restrictives, notamment l’interdiction des grands rassemblements et la fermeture des bars dancing. La mesure est préventive pour limiter les risques de propagation du coronavirus dans le Grand Lomé, foyer de la contamination du virus. » martèle le régime togolais.
Alors que le pays semble retrouver un semblant de normalité il y a quelques mois seulement avec la réouverture de l’aéroport de Lomé, des lieux de cultes, des écoles, des bars et restaurants.
La décision d’un couvre-feu en période de fêtes est diversement appréciée. Pour les uns le pouvoir togolais fait preuve d’un sens de responsabilité en protégeant les populations par ces mesures. Pour d’autres, visiblement plus nombreux, la pandémie du coronavirus demeure une parade pour un régime totalitaire vieux de cinquante-quatre ans sans partage de pouvoir pour museler davantage une population comprimée à qui il est refusé systématiquement de manifester son mécontentement.
Les leaders religieux sont les premiers à réagir à ces restrictions. Pour monsieur Djakouti Mitré, l’une des figures de l’église des Assemblées de Dieu du Togo et proche du régime togolais, ‘’ce n’est pas que nous nous opposons à ces mesures mais si j’ai une doléance à faire, c’est qu’on revoit les heures pour que les cultes du réveillon aillent jusqu’à 23 heures ça va aider beaucoup de chrétiens. On est d’accord qu’il faut se protéger et protéger les autres’’.
Pour l’opposition, en l’occurrence la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), cette mesure est qualifiée d’abusive et perçue comme un prétexte pour violer les droits des populations à manifester et dénoncer la mal gouvernance et surtout le dernier braquage électoral qui permet à monsieur Faure Gnassingbé de s’octroyer un quatrième mandat non-sens à la suite de son feu père qui a régné sur le Togo trente-huit (38) ans durant. Un contentieux séculaire entre la plus vieille dictature en Afrique et une large partie du peuple togolais.
‘’Sur un continent où le taux de létalité du virus n’est pas si alarmant il est curieux de constater la propension du pouvoir togolais à voir s’éterniser les mesures restrictives pour un oui ou un non’’, peste Monsieur Koffan, retraité octogénaire.
En rappel, le Togo recense à ce jour, trois mille trois cent quatre-vingt-seize (3396) cas confirmés, deux milles neuf cent soixante-quatorze (2 974) personnes guéries et soixante-six (66) décès.