Ambiance d’anxiété et de colère, elle a viré à une révolte généralisée ce 12 mai 2020 dans l’enceinte de la plus peuplée maison d’arrêt du pays avec près de 1500 prisonniers dont, Kpatcha Gnassingbé, frère du chef de l’Etat togolais.
Construite pour près de 600 détenus elle abrite plus du triple de l’effectif prévu.
Malgré leur statut de prisonniers ils ont des droits et méritent protection en ces temps de pandémie, martèlent les organisations de défense de droits de l’homme.
Un décès et des contaminations en cascade.
Le nouveau foyer du Covid 19 depuis ce week-end est la Prison Civile de Lomé avec un décès au compteur. Un ivoirien, malheureusement qui n’a pas pu être sauvé. De nombreux cas testés positifs. Détenus comme agents pénitenciers, nul n’est à l’abri. Psychose totale, colère maximale.
Face à cette situation d’insécurité sanitaire due à la promiscuité au sein de la prison et d’absence conséquente de prise en charge, les détenus en colère ont réclamé leur libération immédiate ou leur délocalisation en ces temps de pandémie où le gouvernement semble amorphe.
Les dégâts matériels du mouvement d’humeur au sein de la prison sont importants. Les forces de l’ordre ont dû faire usage des grenades lacrymogènes plusieurs blessés dénombrés.
Et pourtant l’Etat du Togo était censé désengorger à grande échelle les prisons.
Pour rappel, le Comité contre la Torture des Nations-Unies a recommandé la fermeture pure et simple de la prison pour non-respect des standards requis. Puis aux premières heures de la pandémie au Coronavirus les Nations-Unies ont demandé une libération en grand nombre des détenus pour éviter la propagation du virus. Disposition que le gouvernement du Togo ne s’est pas empressé de respecter, pour ne libérer in fine que près de 1000 prisonniers sur un ensemble de plus de 5000 que compte le pays. Une surpopulation carcérale estimée à près de 180% à l’échelle nationale selon les instances internationales.
Amnesty international dans une déclaration demande expressément la libération des détenus politiques y compris celle de l’ancien ministre Kpatcha Gnassingbé, frère de Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat du Togo.
L’association des victimes contre la torture pour sa part, va plus loin en parlant de ‘’tentative d’homicide volontaire délibérée sur les prisonniers’’, un crime contre l’humanité renchérit elle.
Le Covid gagne du terrain
A ce jour, la situation de la pandémie est en nette progression avec 199 cas confirmés, 96 actifs dont 92 guéris et 11 décès. 480 nouvelles personnes sont testées avec 18 cas positifs dont l’âge est compris entre 18 et 50 ans.
Selon une source médicale, le Togo s’approche tout doucement du pic de l’épidémie.
Credit photo : le journaliste Ferdinand Ayite