À l’instar de la Côte d’Ivoire, de nombreux pays africains ont maintenu la fermeture des frontières terrestres comme une des mesures pour limiter la propagation du Covid 19. Malgré cette mesure, le virus Ebola a fait son entrée sur le territoire Ivoirien par la route.

Si les frontières terrestres sont officiellement fermées, force est de reconnaitre que les populations continuent et parviennent à voyager par la route. Pour preuve, le premier cas d’Ebola recensé par la Côte d’Ivoire, le 14 août 2021, est celui d’une jeune guinéenne testée positive au virus qui était arrivée en Côte d’Ivoire depuis son village par la route.

 À qui profite la fermeture des frontières…

La corruption dans le secteur de la route et du transport routier s’est accrue depuis la fermeture des frontières. En effet, malgré la fermeture des frontières, de nombreuses compagnies routières continuent encore de convoyer des passagers aux différentes frontières. Les tickets de voyages à destination du Mali, du Burkina, de la Guinée, etc., en aller comme au retour dans les différentes gares routières en Côte d‘Ivoire sont vendus au double des prix pratiqués avant la fermeture des frontières terrestres.

Des conducteurs de motos-taxis se sont mobilisés et aident les passagers à traverser les différentes frontières moyennant le paiement de sommes d’argent sous le regard complice des forces de défense et de sécurité selon les dires de Traoré Vamoussa, un jeune malien qui a pu regagner la Côte d’Ivoire par la route.

Le gouvernement ivoirien conscient de cette situation a annoncé le renforcement du dispositif sécuritaire et sanitaire aux frontières.

« J’interpelle les conducteurs des motos taxis de mettre fin au trafic de personnes entre les deux pays. Les frontières terrestres sont fermées. C’est par ce trafic que les malades sont transportés sur notre territoire. » a plaidé, le 18 août 2021, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé à Ouaninou, ville frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée où a transité le premier cas d’Ebola. C’était lors de la rencontre de sensibilisation des populations sur les mesures de prévention contre la maladie et celles arrêtées par le Gouvernement ivoirien pour circoncire l’avancée du virus Ebola.

Pour arrêter la chaîne de contamination de la maladie d’Ebola, les autorités sanitaires ont retracé le parcours de la malade de son village Labé en Guinée en passant par Ouaninou en Côte d’Ivoire.

Aussi, les deux pays, la Cote d’ivoire et la Guinée, ont-ils décidé de faire vacciner les populations sur le parcours pour réduire les risques de contamination.

La maladie d’Ebola importée de la Guinée vers la Côte d’Ivoire par la route est la preuve que l’ouverture du trafic aérien au détriment de celui routier n’est en rien une mesure efficace pour contrer la propagation de la maladie à coronavirus ou tout autre virus.

Cette situation a des répercussions sur les populations pauvres pour qui le transport aérien demeure un luxe. Elles continuent de payer le prix fort pour se déplacer entre les frontières terrestres.

 

 

Maria de Dieu

Photo : Maria De Dieu