Un mois après son élargissement de prison, au détour d’une grâce présidentielle très contestée (le concerné n’ayant pas fait la demande), Khalifa Ababacar Sall a fait sa première sortie publique, officielle. Devant ses militants et sympathisants, l’ancien Maire de Dakar a fait une adresse au peuple sénégalais. Cette déclaration que certains qualifient de profession de foi, éclaire sur le positionnement politique du leader de Taxawu Senegaal qui réaffirme son appartenance à la gauche et au Parti Socialiste. Ce discours pondéré qui fixe le cap a créé une ébullition de l’espace politique.

 « Une grande Nation comme la notre ne peut se construire qu’à travers de grandes dynamiques autour des femmes, des hommes et des valeurs. Nous devons être ces femmes et ces hommes et incarner ces valeurs pour tracer un chemin d’espoir pour les millions de Sénégalais qui s’impatientent et s’angoissent. »

Pour éviter de ne pas être largué par ce retour prématuré de Khalifa Ababacar Sall sur l’échiquier politique, trois parmi les quatre candidats malheureux de la dernière présidentielle sortent du bois, après plusieurs mois d’hibernation politique. Idrissa Seck, Elhadji Issa Sall et Madické Niang, rejoints par Malick Gackou, Cheikh Haguibou Soumaré entre autres ont mis en place une nouvelle plateforme de l’opposition. Dans quel but ?

Une chose est claire, ce n’est pas pour le dialogue national, encore moins pour le dialogue politique avec la lancinante question du processus électoral. Car, si tel est le cas, l’opposition n’a pas besoin d’une nouvelle plateforme, le Front National de Résistance (regroupant la majorité des partis de l’opposition) jouant déjà ce rôle. Ce qui poussent nombre d’observateurs à penser que la nouvelle bande à Idy prépare les prochaines consultations locales. D’ailleurs, les jeunes du parti REWMI étaient en séminaire ce week-end, certainement pour affûter les armes en vue des prochaines échéances.

Toutefois, la question que tout le monde se pose c’est ce que peut bien peser cette nouvelle coalition de l’opposition ? Objectivement, pas grand-chose.

Une plateforme de l’opposition sans le PDS, le premier parti de l’opposition, Khalifa Sall qui malgré son séjour en prison garde sa popularité intacte, Ousmane Sonko qui fut la révélation de la dernière élection présidentielle ne pèse pas sur la balance.

Il va falloir attendre les prochains jours, avec la nouvelle donne Khalifa Sall pour voir comment se dessine la nouvelle carte politique du Sénégal.