« Aar Li gnou bok » et « sam sunu rew » sont les deux mouvements en vogue, actuellement, au Sénégal. s par des politiques et des membres de la société civile, ils veulent sensibiliser les populations et les inciter à s’approprier de certains combats comme ceux liés à la gestion de nos ressources pétrolières et gazières. Retour sur les faits.

Tout est parti d’une enquête de la BBC diffusée le 02 Juin qui épingle Aliou Sall, frère du Président de la République du Sénégal, par ailleurs Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations. D’après la chaîne britannique, « Aliou Sall aurait bénéficié d’un pot-de-vin en contrepartie de l’attribution de concessions pétrolières et gazières ». (https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/04/au-senegal-le-frere-du-president-soupconne-de-corruption_5471359_3212.html)

L’extrait diffusé ce dimanche fait un large focus sur Franck Timis très présent dans l’histoire du Pétrole et du Gaz au Sénégal (https://youtu.be/wqwmxR_QTY8).

Pourtant, le rôle de courtier joué par Aliou Sall dans cette affaire a, toujours, été dénoncé par plusieurs personnalités politiques dont Ousmane Sonko dans son livre Pétrole et Gaz, Chronique d’une spoliation, Thierno Alassane Sall, ancien ministre de l’énergie qui avait fini par démissionner, Abdoul Mbaye ancien premier ministre, Mamadou Lamine Diallo député à l’Assemblée Nationale, Baba Aidara journaliste au Etats Unis entre autres…

Toutes ces dénonciations s’étaient arrêtées aux profits des négociations pour une élection présidentielle apaisée au grand dam de ces hommes politiques cités

La grande enquête de #MayeniJones a redonné un nouveau souffle à ce combat que les Sénégalais ont longtemps négligé, tellement les faits paraissaient surréalistes.

Pour les affidés du pouvoir, rien de neuf sous nos tropiques. Juste un complexe affirmé des Sénégalais vis-à-vis de l’information venant de l’occident. BBC est une chaîne étrangère et ses mensonges sont assez crédibles, plus crédibles qu’une partie de la presse locale qui a mis l’accent sur les avertissements et sur les combines de cette chaîne. Une autre partie a préféré détailler les grandes conclusions de l’enquête et les confronter avec des articles qu’ils avaient publié les années précédentes comme ce fut le cas en 2016 où le sujet était d’actualité.

Parallèlement à tout cela. Le front s’organisait.

 La plateforme citoyenne Aar linu bok qui signifie (préservons ce qui nous appartient) a donné le « la » en appelant à une mobilisation citoyenne lors d’une conférence de presse le 10 Juin 2019. Ces membres ont lancé un plan d’action pour une mobilisation citoyenne pour la justice et la transparence dans la gouvernance des ressources naturelles du Sénégal. Le 14 Juin, ils organisent une manifestation non autorisée, dispersée par la police qui empêche tout regroupement. Le 21 Juin, le rassemblement de la plateforme qui cette fois a été autorisé, connut un grand succès. Au-delà des organisations de la société civile et politiques qui ont rejoint (Initiés par les membres de Yen à marre, Frapp France Dégage, CosM23, Legs Africa, Pastef, Agir, Forces démocratiques du Sénégal, Congrès pour la Renaissance Démocratique, Avenir Sénégal bi gnou beug entre autres) Imam Kanté n’a pris part à aucune manifestation. Il a quitté dès la première manifestation non autorisée

De l’autre côté des souteneurs indéfectibles du président et de sa famille,  ont mis en place sam sunu rew (approximativement protégeons notre pays). Après une conférence de presse faite de dénonciation et de calomnie, ils n’ont pas pu tenir leur manifestation prévue le 28 Juin. Leur demande a été rejetée pour les mêmes motifs que ceux invoqués leur du rejet de la demande de la plateforme Aar Li ngou Book à savoir troubles à l’ordre publique.

Ils prévoient de manifester le vendredi 5 Juillet, un jour avant celle de la plateforme prévue le samedi 6 Juillet.

Ce qui est remarquable, c’est qu’on se rend compte que les militants de part et d’autre sont de plus en plus décomplexés et accordent une plus grande importance à la masse populaire qui était, elle laissée en rade.

En 2011, les forces vives avaient des discours qu’il était difficile d’expliquer à ceux qui n’ont pas été à l’école. Pour nous, il aurait été difficile d’arriver à la chute de Wade si lui-même n’y avait pas contribué en enchainant les bourdes en langues locales.

2019, autre temps autre contexte, tout est mis en place pour qu’aucun citoyen sénégalais ne puisse dire qu’il n’a pas reçu l’information. De façon volontaire ou involontaire, la gestion des ressources naturelles du Sénégal est devenue l’affaire de tous. De l’élève à l’étudiant qui se demande où sont passés ses 400.000, résultat d’un calcul des sommes détournées divisés par le nombre de sénégalais, aux citoyens qui se demandent si le crépuscule est passé (allusion à peine voilée à Franck Timis ce courtier affairé qui a lésé le #Sénégal selon différents acteurs politiques). Après les mobilisations du vendredi place au samedi…..