En tant que Congolais, je m’insurge contre certaines déclarations faites à travers le monde sur les élections en RDC. Chacun se lève un matin et pense avoir son mot à dire sur mon pays. J’ose croire que ces différents propos visent à préserver la paix chez-nous, mais je ne peux accepter qu’on exagère. Et les élections en RDC ne peuvent être l’herbe sur laquelle tous les passants pissent.

Récemment, l’Union africaine a rejeté les résultats de l’élection présidentielle en RDC, les qualifiant de douteux. Je peux accepter volontiers que les reproches faits aux élections organisées le 30 décembre en RDC viennent des organisations et personnalités crédibles, mais pas de l’Union africaine. Cette pitoyable ristourne des chefs d’États africains ne mérite pas de se jouer de la souveraineté de mon pays. En enjoignant à la Cour constitutionnelle de la RDC de suspendre la publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle, l’UA a non seulement dépassé les bornes, mais aussi démontré son manque de respect vis-à-vis de la souveraineté et des institutions congolaises. Elle leur donne des ordres comme le ferait un enseignant à ses élèves. Et c’est inadmissible. D’abord, au vu du genre de chefs d’États qui la composent, l’Union africaine aurait dû avoir honte d’elle-même.

Quand une organisation a pour membres des dictateurs comme Idriss Déby, Sassou Nguesso, Kagame, Faure Gnassingbe, Nkurunziza, Ali Bongo, Museveni et les autres – dont certains ont modifié les Constitutions de leurs pays et obtenu des troisièmes ou quatrièmes mandats – je pense qu’on ferait mieux d’avoir honte.

L’UA avait-elle son candidat aux élections congolaises ?

Tout le monde sait que dans toutes les élections contestées en Afrique, l’UA a toujours été du côté du mal. C’est quand-même curieux que cette organisation – qui elle-même souffre d’un déficit de crédibilité – puisse se présenter en donneur de leçon de démocratie et de transparence électorale uniquement à la RDC. La preuve, ces dernières années, il y a eu des élections vivement contestées au Gabon, au Tchad, au Burundi, au Congo-Brazzaville et récemment à Madagascar. L’UA n’a jamais ordonné aux Cours constitutionnelles de ces pays de suspendre les résultats. Excepté à celle de la RDC ! Finalement cela amène à poser quelques questions. L’Union africaine avait-elle son candidat à la présidentielle congolaise ? Son président actuel, Paul Kagame, a-t-il un agenda caché au Congo ? C’est possible. C’est lui qui manipule l’Union africaine.

Nul n’ignore que Kagame a rarement été satisfait quand il y a la paix chez son voisin congolais. En témoignent de nombreuses invasions de l’est du Congo par l’armée de Kigali. Sans aucun doute, Kabila a surpris tout le monde en renonçant à briguer un troisième mandat, mais aussi en acceptant la défaite de son propre dauphin, Emmanuel Shadary, à des élections organisées sans aucun financement extérieur ! Voilà pourquoi on instrumentalise les organisations internationales pour salir ces élections. Je pense que de la même manière que le Rwanda, le Burundi, le Congo-Brazzaville, etc, n’ont jamais accepté quelque ingérence extérieure que ce soit dans des élections chaotiques qu’ils ont eu à organiser, mon pays la RDC non plus n’acceptera des leçons, surtout pas celles de l’UA.

Loin de moi l’idée de justifier des irrégularités qui ont eu lieu lors des élections du 30 décembre en République démocratique du Congo. Mais je persiste et signe en disant que c’est aux institutions congolaises de trancher. Je termine ce billet par cette formule : que le pays africain qui n’a jamais connu des irrégularités électorales jette la première pierre à la RDC !