Prônée sur tous les étangs politiques en Côte d’Ivoire, la réconciliation reste comme une belle-dame convoitée que dans les esprits sans aucun acte concret pour la conquérir effectivement. 

Quel pays africain a connu des affres de la guerre, de pires atrocités comme le Rwanda ? Il faudra bien fouiller dans les livres d’histoires pour le trouver. Et pourtant, de l’année funeste 1994, à 2021 à nos jours, le Rwanda fait aujourd’hui partie des pays les plus émergents du continent noir. Si ce n’est le plus émergent en raison de son récent passé catastrophique. Les Rwandais ont fait table rase de leur passé désastreux pour privilégier le seul intérêt du Rwanda. Le résultat est là. Palpable. Le Libéria, après sa guerre meurtrière vit et respire aujourd’hui l’ère d’une réconciliation achevée

Une décennie après la crise post électorale en Côte d’Ivoire, la réconciliation reste au point mort. Des théories y sont élaborées sans jamais atteindre le résultat escompté. Et pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui ont marqué. 

La commission de vérités et reconciliation (CDVR) pilotée alors par le défunt Premier ministre, Charles Konan Banny a fait rêver les Ivoiriens. Mais elle a accouché d’une souris. Non sans engloutir des certaines de milliards de nos pauvres francs CFA de France.  L’ancien Premier ministre, Konan Banny, aurait fait du bon travail avec son équipe.  Sauf que les résultats produits n’auraient pas rencontré l’assentiment du chef d’état. 

Comment et pourquoi ? La réconciliation, aura-t-elle une orientation, une couleur ou une visée politique ? Bien malin, qui s’y hasarde. Pour sûr, les résultats de ce travail, s’ils n’ont pas coulé avec les eaux des pluies diluviennes d’Abidjan, ont encore une chance de demeurer dans les tiroirs étatiques.

De la création du ministère de la Réconciliation

De l’échec présumé de la CDVR, l’état se résout à créer un ministère de la réconciliation nationale.  le portefeuille est tenu par Kouadio Konan Bertin alias KKB. Un ministère à qui le chef de l’état a imposé un directeur de cabinet. Ses faits et gestes sont donc épilés et rapportés au sommet. KKB est donc là comme une coquille vide. Un ministère qui n’existe que de nom. À preuve, quasiment un an après, aucune feuille concrète n’est connue de ce ministère. Qui se présente plus comme une récompense pour avoir légitimé le troisième mandat controversé d’Alassane Ouattara. Et ce ministère, comme ceux des autres secteurs d’activités, a un budget taillé sur celui, global, de l’état. Mais ce ministre, tout le personnel et avantages qui vont avec servent à quoi ? En tout cas, rien pour l’instant.

Le retour attendu de Laurent Gbagbo

Quand il était encore prison à la Haye, ses partisans ont fait de lui le maillon principal qui manquait à la réconciliation en Côte d’Ivoire. Il a foulé le sol ivoirien le 17 juin 2021. Outre le fait qu’il a rencontré le chef de l’état, Alassane Ouattara pour parler de réconciliation selon lui, où en est-on avec cette réconciliation ? La réconciliation était assujettie aux Ivoiriens faits prisonniers politiques et ceux exilés. L’écrasante majorité de ces geôliers ont retrouvé le vent frais de la liberté et beaucoup d’exilés ont regagné le pays. La réconciliation n’a pourtant pas évolué d’un iota.

Tous les freins, actes ou actions qui étaient des entraves à la réconciliation sont quasiment ou partiellement levés. À part les militaires qui demeurent en prison, beaucoup d’effort a été fait par le pouvoir en place. Mais la réconciliation reste un leurre. Voire un mythe.

C’est à croire que tous ces bruits et actions qui tirait beaucoup de fric du budget de l’état ne sont restés que des flops. Malheureusement.

 

Maria de Dieu

Photo by aimée via Iwaria