La récente tournée du président Félix Tshisekedi dans la région du Grand Kasaï au centre du pays a mis à nu les tristes réalités du Congo profond. Depuis plusieurs décennies, le Grand Kasaï avait la réputation d’être le bastion de l’opposition. De ce fait, la région était marginalisée par tous les régimes qui se sont succédé à Kinshasa. Aujourd’hui, la région est l’une des plus pauvres du pays.

Félix Tshisekedi a passé les fêtes de fin d’année dans le Grand Kasaï, sa région natale. Il a fêté Noël à Mbujimayi avant de visiter des contrées comme Kabinda, Mwene Ditu, Kabeya Kamwanga et bien d’autres encore. C’est à Kananga dans le Kasaï Central qu’il a passé le nouvel an.

Puis il s’est rendu à Tshikapa et dans le Sankuru. Ce séjour a permis au chef de l’État congolais de palper du doigt l’extrême pauvreté dans laquelle croupissent les populations de cette partie de la RDC.

Une région sans eau courante ni électricité

A Kananga comme à Mbujimayi, la population a tenu à rappeler au président Félix Tshisekedi que la région du Grand Kasaï est oubliée. Elle manque d’eau et d’électricité depuis plusieurs décennies. « Ils ne nous ont envoyé l’eau et l’électricité qu’aujourd’hui parce qu’ils savaient que vous arrivez ici à Kananga », a dénoncé la population au chef de l’État congolais. Et c’est bien vrai parce qu’immédiatement après que le président Félix Tshisekedi est parti de là, l’électricité a été coupée et les deux villes (Kananga et Mbujimayi) ont retrouvé leur obscurité habituelle.

Pour mettre fin à cette situation, seule la mise en service du barrage hydroélectrique de Katende pourrait définitivement résoudre ce problème d’électricité dans cette partie du pays. Lancés depuis près d’une décennie, les travaux de construction de ce barrage sont restés inachevés depuis plusieurs années. Félix Tshisekedi a promis de les relancer et de les mener à terme. Espérons que ce n’est pas une promesse de trop à l’égard de ces populations du Grand Kasaï qui n’ont que trop souffert.

Les routes de l’enfer ?

Un autre problème dans cette région c’est le manque de routes. Des routes urbaines, rurales ou de desserte agricole, tout est à construire. Dans cet espace, faute d’aéroports, il y a des coins où le chef de l’État ne pouvait accéder que par la route. C’est entre autres à Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami.

Pour y arriver, la jeep du chef de l’État s’est embourbée plusieurs fois. Sa garde rapprochée a dû chaque fois la pousser à la main pour la sortir de l’ornière. Selon les témoignages, Félix Tshisekedi a mis près de 12h d’horloge pour atteindre Kabinda sur une route longue d’environ 150 km. Une route en terre bordée de nombreux ravins. Et les pluies abondantes dans la région en cette période ont compliqué davantage l’équation.

Mais les populations ont dit être contentes que le chef de l’État ait lui-même vécu ce calvaire des routes locales pour qu’il y trouve une solution. En réaction, Félix Tshisekedi n’a cessé de brandir son ambitieux programme de développement de tous les 145 territoires que compte la République démocratique du Congo. Ce programme va se matérialiser au cours de cette année 2022. Pour lui, beaucoup de difficultés des populations du Congo profond trouveront des réponses à travers ce programme.

Les aéroports en terre battue

On ne le dira jamais assez. Le Grand Kasaï est l’une des régions les plus enclavées de la RDC en raison du manque criant d’infrastructures de communication. Pas de bonnes routes, pas de bons aéroports non plus. Dans la province du Sankuru par exemple, le petit aéroport de Lodja n’a pu connaître les travaux de balisage que la veille de l’arrivée du chef de l’État sur place.

De l’autre côté, l’aéroport de Tshikapa, près de la frontière Est de l’Angola, est en terre battue gravillonnée. Sa petite taille ne permet de recevoir normalement que de petits porteurs. Les eaux des pluies y stagnent dangereusement quand il pleut. Bref, le chef de l’État a du pain sur la planche dans sa région d’origine. Il faudra de gros moyens pour construire des infrastructures modernes qui manquent cruellement dans cette partie du pays.