Publié en mai 2023, le rapport de 92 pages de l’Agence Française de Devéloppement (AFD) examine l’état de la liberté numérique dans 26  pays francophones d’Afrique. l’Agence relève l’impact néfaste de ce qu’elle appelle,  »l’autoritarisme numérique » dans 18 pays.

Le rapport souligne par ailleurs  les risques et défis auxquels font face les citoyens de l’espace francophone malgré l’accroissement de la pénétration numérique.  »La plupart des gouvernements mettent en danger la liberté en ligne par la promulgation des lois iniques avec des arrestations aléatoires ».

La répression numérique dans plusieurs pays restreignent davantage l’accès à l’information et la liberté d’expression. Selon le rapport, en 2016, le Togo comptait 19% d’abonnés à internet. Ce chiffre est passé à 31% en 2021. La plupart des togolais ont accès à internet via leurs téléphones mobiles. 91% des togolais bénéficient de  la couverture 3G et 67% ont accès au 4G.

Toutefois, l’accès à internet est difficile dans les zones non urbaines et le coût reste élévé plaçant le Togo assez loin de l’objectif de la Commission des Nations Unies en la matière.

Le Togo est sous la coupole d’un régime dynastique  habitué aux coupures d’internet notamment en 2020,2018 et surtout 2017, suite aux manfestations politiques contre la modification de la constitution pour permettre au Chef de l’Etat de rester au pouvoir. A cet effet, il cumule déjà 4 mandats à la tête du pays succédant à son père qui a totalisé 38 ans de pouvoir.

Ces coupures portées auprès de la Cour de justice de la CEDEAO par des associations de la société civile se sont  soldées par une condamnation de l’Etat togolais. Une première dans l’histoire de la coupure internet en Afrique, créant ainsi une jurisprudence positive pouvant inspirer d’autres acteurs d’autres pays confrontés au même phénomène.

Le rapport fait également mention de la loi no 2018-2016 sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité décrite comme liberticide par de nombreuses ONG. Sans oublier l’accentuation de la surveillance ou de l’espionnage avec le fameux logiciel israélien Pégasus dont le régime togolais s’est doté et qui a ciblé plus de 300 numéros togolais dont les conversations ont été suivies et tracées.

Pour rappel, ce rapport vient compléter l’étude annuelle de Freedom of the Net et  intègre des pays qui n’étaient pas couverts.