En mars 2017, pendant la guerre dite de Kamuina Nsapu, plus de 300 personnes ont été tuées dans la ville de Kananga en province du Kasaï Central. La guerre de Kamuina Nsapu est l’une des guerres les plus atroces qu’ait connues la République démocratique du Congo. Aujourd’hui, les familles des victimes réclament justice.

Pour rappel, les massacres ont eu lieu dans la commune de Nganza en pleine ville de Kananga du 27 au 30 mars 2017. Il a été dénombré plus de 300 morts (des civils) et c’est l’armée nationale et les forces de sécurité qui sont pointées du doigt. On compte aujourd’hui plusieurs orphelins et veuves abandonnés à eux-mêmes.

A l’époque, l’armée menait une opération visant à nettoyer la commune de Nganza supposée abriter un grand nombre de miliciens du chef coutumier Kamuina Nsapu tué quelques mois plus tôt par une attaque des services congolais de sécurité. Il faut aussi rappeler que c’est au cours de cette guerre meurtrière que les deux experts de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan ont été sauvagement tués dans cette province du Kasaï Central.

Une marche de la Lucha pour réclamer justice

Le jeudi 20 août 2020, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a organisé une grande marche pacifique à laquelle ont pris part des organisations de défense des victimes dans les rues de Kananga. Elles exigent que justice soit faite et que les auteurs des tueries répondent de leurs actes devant les cours et tribunaux.

Quelques jours auparavant, une plainte avait été déposée contre l’ancien ministre de l’Intérieur Ramazani Shadary qui était en fonction pendant cette guerre de Kamuina Nsapu. La plainte vise aussi des responsables de l’armée dont certains ont été mutés dans d’autres provinces du pays.

A noter qu’à l’époque, l’armée et les milices pro-gouvernement étaient accusées de viols massifs de plus 300 femmes mariées et jeunes filles qui avaient trouvé refuge dans un site d’une église locale appelée Christ roi Mulombodi. Toutes ces femmes souffrent de traumatisme. Elles sont stigmatisées et appellent à l’aide. Celles qui étaient mariées ont perdu leurs mariages.

Certaines ont été contaminées au VIH pendant les viols et ne bénéficient d’aucune assistance du gouvernement. Pendant ce temps, leurs bourreaux sont libres et vaquent paisiblement à leurs occupations. Il est clair que si la RDC veut réellement un État de droit, les coupables de ces actes devront être jugés et condamnés. C’est le vœu de la Lucha et des organisations de défense des victimes