Le 24 janvier 2022 s’est tenu  l’Examen Périodique Universel (EPU) à Genève où la situation des droits de l’homme au Togo a été examinée par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Contrairement à la réalité, le Togo a été présenté comme grand promoteur et protecteur des droits des citoyens.

En 17 ans de pouvoir, depuis l’avènement sanglant de Faure Gnassingbé à la suite de son père Eyadema Gnassingbé à la tête du Togo, les droits de l’homme se sont toujours mal portés. La situation a empiré de nouveau depuis la mascarade électorale  du 22 février 2020 où la famille présidentielle a trouvé comme de coutume des sugterfuges pour se maintenir à la tête d’un pays pourtant destiné à la  démocratie et non la monarchie encore moins la dynastie.

les kidnappings, les arrestations sans aucun respect des procédures en vigueur, l’oubli à dessein du principe de la présomption d’innocence, l’interdiction systématique de manifestations avec en toile de fond le prétexte de la crise sanitaire et le renouvellement incessants et ubuesque de l’état d’urgence, la torture, la caporalisation de la justice, demeurent les caractéristiques d’un  pouvoir cinquantenaire concentré aux mains d’une poignée de personnes qui en use et en abuse pour museler le grand peuple.

A ce jour, le Togo compte une centaine de prisonniers politiques avec au moins 7 personnes décédées en détention en 2021.

Trois jours après l’EPU, le régime à continuer ce qu’il sait mieux faire, les arrestations. Huit personnes arrêtées dont un citoyen togolais résidant en Allemagne, en séjour au pays. Les cris d’indignations restent de plus en plus inaudibles.

La société civile et les associations de défense des droits de l’homme au fil des ans se sont  fourvoyées. La plupart se sont plutôt mises en sourdine au service de la dictature. Révelation faite par Monsieur Kao Atcholé, Président de l’Association des Victimes de Tortures au Togo (ASVITTO) fustigeant le dernier simulacre d’Examen Périodique Universel.

 »Le gouvernement a des complicités au sein de la société civile et utilise certaines organisations pour empêcher les autres défenseurs des droits de l’homme de pouvoir faire le déplacement pour aller servir la vérité aux partenaires de l’ONU ». Avant de renchérir,  »le gouvernement choisit sa société civile et lui facilite la tâche en mettant les moyens à sa disposition, en faisant en sorte que ce soit sa société civile qui soit financée pour ces rencontres ».

La situation est d’une gravité à tel point que dans le cas de certains détenus, la société civile de connivence avec le pouvoir particpient à  prolonger leur supplice. C’est le cas de Monsieur Jean Paul Omoulou enlevé à Lomé il y a plus de 4 mois, de retour de la Suisse et qui se retrouve au Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la gendarmerie nationale qui n’est pas une police judiciaire. Il est  torturé malgré son mauvais état de santé à en croire sa famille. Dans le cas de Monsieur Omoulou, le Président d’ASVITTO révèle,  »On s’approprie rapidement les dossiers sensibles on ne fait rien et on laisse le gouvernement torturer, faire ce qu’il veut des détenus et c’est ce qui s’est passé lorsque la famille nous a contacté.  Nous sommes allés aux informations et nous avons compris qu’en réalité cette organisation a des deals ou des compromis avec le pouvoir et par rapport à ces contrats, cette organisation ne doit pas défendre Oumoulou dans le fond ».  Il est très  souffrant, il n’arrive pas à manger et on fait croire que c’est le détenu lui même qui veut rester au SCRIC  alors qu’en réalité Omoulou veut quitter le SCRIC parcequ’il est torturé, il subi les mauvais traitements et ça on ne peut pas l’accepter au 21em siècle ».

Les journalistes ne sont pas du reste. Malgré la dépénalisation du code de la presse, le pouvoir trouve des astuces pour interpeller et mettre en prison les quelques téméraires qui refusent la politique de l’omerta et de la soumission.

Par ailleurs, le cas le plus emblématique, reste celui de Kpatcha Gnassingbé frère de Faure Gnassingbé qui entame sa 13em année de détention malgré l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO qui a exigé sa libération, de même que le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire qui a demandé son élargissement après avoir établi que le frère du Chef de l’Etat est détenu de façon arbitraire.

A ce jour, il est refusé à monsieur Kpatcha Gnassingbé une évacuation sanitaire du fait de son état de santé. Il est hospitalisé depuis près de huit mois au pavillon militaire sans qu’on ne sait dans quel état il se trouve réellement.

 »Si le propre frère du Chef de l’Etat est maintenu de force en détention que peut espérer un citoyen ordinaire? ». S’est interrogé ce retraité octogenaire hébété.

la communauté internationale a décidé de fermer les yeux sur les massives violations des droits humains en terre togolaise où les citoyens sont livrés à eux mêmes et subissent les désidératas  d’un clan au pouvoir coutumier des violences les plus impensables.

 

Crédit photo: CICREDHO