Ajouter aux conditions carcérales qualifiées d’inhumaines par la plupart des détenus, ils sont confrontés à la détérioration au quotidien de leur état de santé faute d’une prise en charge adéquate. Des organisations de la société civile (OSC) sonnent l’alerte sur le cas de Yaya Soulemani. 

Monsieur Yaya Soulemani cumule neuf (9) mois d’hospitalisation au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Lomé. Selon les organisations,  »pour faire face aux frais d’hospitalisation, la femme du détenu est obligée de brader ses effets personnels ». Madame Yaya Soulemani était enceinte au moment de l’arrestation de son mari. Le couple a cinq (05) enfants et les nombreuses demandes de mises en liberté provisoires avec les documents médicaux faisant foi sont rejetées.   

Monsieur  Yaya Soulemani est arrêté dans le cadre des manifestations politiques en août 2017.

A cela s’ajoutent, les allégations de tortures et les traitements cruels inhumains et dégradants dont il s’est plaint. Malgré les injonctions des autorités judiciaires notamment la chambre d’accusation de la cour d’appel par l’arrêt N°158/2020 du 18 novembre 2020 demandant expressément l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces crimes, depuis, c’est silence radio. Or les articles 12 et 13 de la Convention des Nations Unies contre la torture du 10 décembre 1984 sont clairs à cet effet. 

Yaya Soulemani et ses co-détenus  se sont plaints de bastonnades, de simulacres de peleton d’exécution et d’autres pratiques inhumaines et dégradantes au cours de leur garde à vue. 

Le document des organisations, signé par Monzolouwè Kao Atcholi, Président de l’Association des Victimes de tortures au Togo (Asvitto)  précise que  »la situation de Monsieur Yaya Soulemani est la triste réalité que vivent les proches parents de presque tous les prisonniers politiques au Togo ». Il pointe  »l’insensibilité, l’insouciance et l’indifférence des autorités » vis-à-vis des nombreux cas de décès déplorés dans les rangs des prisonniers politiques.

 »On ne négocie pas le droit à la vie chez un dirigeant, c’est une obligation pour toute autorité investie du pouvoir d’État de protéger la vie, l’intégrité physique et mentale de tous les citoyens », comme l’énonce l’article 13 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992, ont rappelé M. Atcholi Kao et ses collègues.

La situation carcérale au Togo est connue être aux antipodes des standards mondiaux requis. Les voix ne cessent de s’élever pour l’amélioration des conditions de détentions des détenus mais que nenni. Ni les résolutions des Nations Unies en la matière, ni les actions des associations de défense des droits de l’homme  ne semblent émouvoir le régime dynastique cinquantenaire du Togo.

 

Crédit photo: Africa Blogging