Il est toujours passionnant de suivre le comportement de la presse en période électorale. Elle a toujours un rôle décisif dans le processus dans beaucoup de pays. Le Sénégal n’est pas en reste la presse à jouer un rôle primordial lors de la première alternance démocratique au Sénégal en 2000. Depuis lors, qu’en est il de ce 5ème pouvoir?
Les relations de la presse avec le pouvoir
la question relative à l’indépendance des médias publics vis-à-vis vis des décideurs politiques est d’actualité.
La mainmise de l’Etat
Dans la nomenclature organisationnelle des médias publics, nous avons la Radio Télévision Sénégalaise avec une radio et quatre chaînes télé (RTS), le quotidien le Soleil et des organes de régulations.
Nous avons à la tête de la RTS le responsable politique Racine Talla maire de la commune de Wakhinan Nimzat. Ce dernier a atteint l’âge de la retraite depuis le 29 septembre 2017.
Pour le quotidien, le Soleil, la feuille de route est claire avec le responsable Yakham Mbaye à la tête de cette structure, il faut exclusivement servir les intérêts du parti et du candidat sortant Macky Sall. Ce dernier a même créé un “blog” qui paraît régulièrement dans les lignes du journal.
Nous pouvons aussi citer l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), le Conseil National de la Régulation de l’Audiovisuel(CNRA), l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) comme organisme parapublics.
Il est important de noter que cette posture des médias publics n’est pas nouvelles, elles ont toujours su être à la solde des pouvoirs en place à la différence que nous avons maintenant des responsables politiques à leur tête.
Relation de l’opposition avec la presse
Le.s médias privés ont joué un rôle primordial lors de l’alternance de 2000. 19 ans plus tard quel est leur apport dans la marche de la démocratie sénégalaise?
A quelques jours ( 20 janvier) de la proclamation des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019 nous allons analyser le traitement fait à l’encontre de deux candidats qui ont réussi le test du parrainage Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko sur les sept.
Khalifa Sall
“Nul n’est censé ignorer la loi” voilà ce qui devrait être une lapalissade, mais tel n’est pas le cas. La liste des candidats définitifs à l’élection présidentielle devrait être connu le 20 janvier mais d’ores et déjà une bonne partie de la presse titre sur la non participation de Khalifa Ababacar Sall, alors que ce dernier fait parti des 7 qui ont réussi le test du parrainage. Ces partisans dénoncent une cabale de la part des médias publics, mais aussi des médias privés dans le traitement de l’enquête qui a mène à l’arrestation, au procès et à la condamnation du maire.
Aujourd’hui il est député à l’Assemblée nationale du Sénégal, candidat déclaré à la prochaine présidentielle mais certains médias le donnent hors courses, traitent des dossiers des candidats retenus sans pour autant faire mention de la sienne.
Même si à l’état actuel de la procédure absolument rien ne l’empêche d’être candidat .
Ousmane Sonko
Après Khalifa Ababacar Sall, il semble être le candidat à abattre aux yeux de l’opinion . Tout y passe les caricatures le décrivant comme un salafiste, les sorties musclées des membres de la coalition du parti au pouvoir et aujourd’hui une désinformation à grande échelle.
Pour exemple, le 10 janvier un article d’un site ghanéen (ModernGhana) est relayé par la presse locale. Ce dernier accuse Ousmane Sonko d’être financé par une société pétrolière. Suite à la cela, presse en ligne, radio et télévision relaient l’information.
En fin d’après midi, il est avéré que c’est un fake news et le site retire larticle, n’empêche le Journal de 20 heures TFM français et wolof relaie toujours l’information en ouverture de leur édition.
Nous avons assisté lors de cette journée à une veille sans commune mesure du blogueur sénégalais Papa Ismaila Dieng, qui a jugé opportun d’interpeller la journaliste Madsen sur twitter et cette dernière a confirmé ne pas être l’auteur de cet article.
Sur sept candidats à la candidature déclaré par le Conseil Constitutionnel, en voilà deux qui font l’objet d’un traitement particulier de la part des médias sénégalais.
Les médias devraient être les garants du bon fonctionnement de notre démocratie. il se doivent d’être les gardiens de la transparence et informer les citoyens de la manière la plus fidèle. Leur neutralité ne devrait plus être à prouver lors des élections, de ce fait ils doivent veiller à équilibrer la couverture accordée aux candidats.
Pour Moustapha Sambe : “La campagne électorale est une intense période d’éclairage d’idées, d’opinions, d’expériences et de connaissances véhiculées par les médias publics et privés. Pour un milieu politique moins tolérant et pour une population en constant apprentissage du jeu démocratique, une communication de haut niveau s’impose. Car le rôle que doit jouer la presse dans l’information et la sensibilisation des électeurs dans le processus électoral est primordial et irremplaçable”.