Alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine continue, le président Ukrainien qui recherche désespérément des alliés, semble lorgner du côté de l’Afrique.
Lorsque la Russie menace d’entrer en guerre avec l’Ukraine, de nombreuses nations se dressent devant Vladimir Poutine, apportant clairement leur soutien à l’Ukraine. Le président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a donc à ses côtés l’Union Européenne (UE) via le président français Emmanuel Macron par ailleurs président temporaire de l’UE, accompagné de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, et le chancelier Allemand, Olaf Scholz. À côté de ces personnalités, les USA – et l’OTAN en général – qui via le président Joe Biden, ont promis de sévères sanctions contre l’économie russe et de lourdes pertes humaines si la Russie attaquait l’Ukraine.
L’Ukraine abandonnée
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine lance finalement son armée sur l’Ukraine. Les soutiens européens et américain du président Zelensky, qui pour certains avaient pourtant promis une réponse énergique à une éventuelle invasion de l’Ukraine, restent dans les discours et la diplomatie. Les Ukrainiens et leur président subissent seuls les foudres de l’armée russe. Même si des sanctions sont effectivement prises contre la Russie sur le plan économique, elles restent insuffisantes pour décourager Vladimir Poutine. Mais surtout, elles sont loin du soutien promis notamment par les États-Unis dont le président avait adressé des menaces claires à la Russie.
Face à la relative réserve de ses alliés qui ne réagissent qu’en fournissant des armes à Kiev pour les plus engagés, et en appliquant des sanctions à l’efficacité discutable, le président ukrainien manœuvre pour engager l’OTAN et pourquoi pas l’Europe dans la bataille : alors que son pays subit de lourds dégâts, Volodymyr Zelensky essaie, en vain, de rejoindre l’OTAN. Cela semblait le seul moyen pour lui d’obtenir une aide militaire de ses soutiens. Ces derniers se montrant toujours réticents, le président ukrainien tente de se tourner vers l’Afrique après avoir affirmé « ne plus vouloir insister pour obtenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ».
Paris perdant
Suite à un entretien qu’il a eu avec le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), le président ukrainien a émis le vœu de faire une communication à l’UA, comme le précise Macky Sall dans un tweet publié le 11 avril dernier. Selon un article publié par le site kenyans.co.ke, le président ukrainien essaie également de s’entretenir avec les parlementaires et sénateurs kenyans mais sans y parvenir.
Si rien n’a officiellement été dit au sujet des intentions du président ukrainien, il est facile de deviner que par la voix de son président, Kiev espère obtenir le soutien des pays et dirigeants africains. Mais est-ce une idée lumineuse quand on sait quel est le positionnement des pays africains sur l’échiquier mondial ?
Rappelons que, au début du conflit, le Sénégal avait déjà exprimé son mécontentement suite au recrutement de volontaires engagé par l’ambassade d’Ukraine au Sénégal via sa page Facebook, annonçant déjà d’une façon ou d’une autre la position du Sénégal – et de plusieurs pays africains – dans ce conflit.
La Russie et l’Afrique
La réaction du Sénégal et des autres pays africains dans le conflit russo-ukrainien est tout à fait prévisible. En effet, l’Afrique – précisément l’Afrique subsaharienne francophone – est depuis peu en odeur de sainteté avec les amis de Moscou. En témoignent l’implication des mercenaires du groupe Wagner (qui serait financé par le GRU, l’agence de renseignement militaire russe) au Mali et dans plusieurs autres pays du continent dont le Soudan et la Centrafrique, de même que la signature récente d’un nouvel accord de coopération militaire entre le Cameroun et la Russie.
Le Cameroun n’est d’ailleurs pas le seul pays à avoir des accords militaires avec la Russie. Un moins avant, c’est Madagascar qui signait un accord du même type. Depuis 2017, 20 pays de l’Afrique subsaharienne ont signé des accords de coopération militaire avec la Russie selon une publication de la Fondation pour la Recherche Stratégique, ce qui montre l’influence grandissante que le Kremlin exerce en Afrique.
Lorsqu’en pleine invasion de l’Ukraine par la Russie, Le président Zelensky essaie de rallier les pays africains à sa cause, il s’agit clairement d’une stratégie perdante au vu des relations privilégiées que la Russie entretient avec les pays d’Afrique.
Motus et bouche cousue
Il faut rappeler, si cela faisait encore un doute, que les pays africains se sont majoritairement abstenus de voter pour l’adoption de la résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine » des Nations Unies. Si certains analystes estiment que cette attitude résulte de la peur de contrarier Moscou et d’en subir les foudres, il reste vrai que l’Afrique n’est pas l’endroit où l’Ukraine pourra trouver un vrai soutien dans le conflit qui l’oppose à la Russie.