Au centre de l’Afrique, la République démocratique du Congo partage ses frontières avec neuf pays voisins. Mais force est de constater que chacune de ces frontières est une source de conflits souvent armés. Depuis le départ de Mobutu, l’ancien Zaïre a du mal à sécuriser ses limites frontalières avec ses voisins. Il ne se passe plus deux ou trois ans sans qu’un pays voisin opère des incursions à l’intérieur du territoire congolais, allant parfois jusqu’à revendiquer la souveraineté sur de portions de terre congolaises.
Le dernier conflit frontalier en date c’est avec la Zambie. Depuis le mois de mai, la guerre était sur le point d’éclater entre la Zambie et la République démocratique du Congo. Et pour cause, Lusaka a traversé la frontière au mois de mars et déployé des troupes à Kalubamba et Kibanga en territoire de Moba dans la province congolaise du Tanganyika. Des chars zambiens étaient également positionnés le long de la frontière côté zambien en face du village congolais Lupia. La Zambie revendique sa souveraineté sur les localités congolaises qu’elle occupe.
De son côté, l’armée congolaise a renforcé ses positions dans la région et la guerre était imminente. Mais le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a préféré remettre ce dossier à l’arbitrage de la SADC, la Communauté des Etats d’Afrique australe. Devant la presse lors d’une visite auprès de son homologue Denis Sassou Nguesso à Brazzaville, Tshisekedi a dit ne pas comprendre l’attitude et les motivations de la Zambie qui est pourtant un pays frère.
La SADC tranche en faveur de la RDC
Après vérification du tracé de la frontière entre les deux pays, notamment sur les localités revendiquées par la Zambie, la commission d’experts de la SADC a donné raison à la République démocratique du Congo. C’est désormais officiel : les localités occupées par les soldats zambiens appartiennent bel et bien à la RDC. Conséquence : la Zambie a été sommée de retirer ses troupes endéans 7 jours. Mais aux dernières nouvelles, Lusaka a sollicité un nouveau délai de 7 jours pour mieux organiser le retrait de son armée du territoire congolais.
Ce nième conflit frontalier entre la RDC et ses voisins indiquent que les relations sont loin d’être sincères entre Kinshasa et certains pays avec lesquels il partage ses frontières. C’est également une preuve que des puissances étrangères continuent à convoiter les ressources naturelles de la République démocratique du Congo. Hier c’était le Rwanda ou l’Ouganda, aujourd’hui c’est autour de la Zambie de violer l’espace territorial congolais. Comment comprendre que Lusaka puisse envoyer ses troupes occuper des localités en RDC sans recourir au préalable à la voie diplomatique ? Un acte inamical qui devrait permettre à la RDC de connaitre ses bons et mauvais voisins.
L’armée congolaise doit s’assumer
L’une des raisons pour lesquelles beaucoup de Congolais restent nostalgiques de l’époque de Mobutu c’est le fait que du temps du Zaïre, le pays était en sécurité et son intégrité territoriale était respectée. Les armées des pays voisins n’osaient pas venir s’aventurer sur les frontières congolaises. Hélas, aujourd’hui nos frontières sont tellement poreuses que n’importe qui peut entrer et sortir. Comme s’il n’y avait pas une armée en RDC. Le pays est devenu une terre fertile des groupes armés tant nationaux qu’étrangers. Dans ce cafouillage, l’hémorragie des minerais et autres ressources congolaises se porte à merveille. Je pense que le Congo a intérêt à renforcer son armée pour mieux protéger non seulement ses richesses tant convoitées, mais aussi ses frontières.
En même temps, les voisins du Congo doivent éviter de profiter des crises dans ce pays pour le dépouiller de tout ce qui lui reste de plus cher, à savoir : ses frontières. Disons-le une fois pour toutes : le Congo, avec ses 2 345 000 km carrés, appartient aux Congolais !