Malgré une légère baisse issue des statistiques étatiques, une solution durable, voire définitive, n’a pas encore été trouvée au problème des grossesses en milieu scolaire en Côte d’Ivoire.

Le rapport rendu public par la Direction des stratégies, de la planification et des statistiques du ministère de l’Éducation nationale révèle que 127 filles âgées de 12 à 15 ans, du primaire, sont tombées enceintes au cours de l’année scolaire 2017-2018, contre 139 en 2016-2017. Soit une baisse de seulement 12 cas de grossesse au primaire.

Dans le secondaire général, 4 034 cas de grossesse ont été enregistrés entre 2017 et 2019. Ce, malgré la sensibilisation accrue et l’instauration par le ministère de l’Éducation nationale, avec l’appui de ses partenaires à l’éducation, de la campagne « Zéro grossesse à l’école » depuis 2013.

Le sexe, un sujet tabou…

Les actions des acteurs du système éducatif à elles seules ne sont pas suffisantes pour réduire considérablement le taux de grossesse en milieu scolaire en Côte d’Ivoire. En effet, compte tenu de la persistance du phénomène, il est plus que nécessaire de briser les tabous liés à la sexualité. Les nouvelles stratégies de lutte contre les grossesses en milieu scolaire devraient intégrer davantage l’éducation à une sexualité responsable et l’accès aux services de contraception.

Le manque d’information sur la sexualité représente aujourd’hui un danger qui menace l’avenir de nombreuses adolescentes qui perdent la vie dans l’interruption volontaire de grossesse. De nombreux cas de décès d’élèves ayant tenté des interruptions volontaires de grossesse sont relayés dans les médias.

À l’école comme à la maison, la sexualité doit être « démystifiée ». C’est ce que préconise la blogueuse Rita Pascale, mère de 3 enfants.

« Le sexe n’est pas un sujet tabou avec mes filles. À la plus grande, je lui parle des dangers liés aux grossesses précoces, dès que j’en ai l’occasion. Je fais le maximum pour créer une relation spéciale avec chacune de mes filles. Je veux qu’elles me considèrent comme leur première meilleure amie. Avec la plus grande, c’est une vraie complicité, elle me rapporte les propos, les échanges qu’elle a avec ses amies. Quand elle a des préoccupations, elle n’hésite pas à m’en parler. On parle de menstrues malgré qu’elle n’en ait pas encore. », affirme la blogueuse qui invite les parents à en faire de même avec leurs progénitures.

L’éducation sexuelle, une solution pour freiner le fléau

Dans la perspective d’aider à l’éducation sexuelle des filles en Côte d’Ivoire, l’ONG Population Services International en Côte d’Ivoire (PSI-CI) a lancé le samedi 30 mars 2019, sa plateforme « entre nous ». Celle-ci se présente comme un espace sécurisé d’aide à l’éducation sexuelle des filles.

Les adolescentes en quête d’information sur la sexualité peuvent discuter de leurs préoccupations individuelles directement avec un expert en santé sexuelle.

L’éducation à une sexualité responsable et l’accès aux services de contraception aideront à réduire le taux de grossesses en milieu scolaire en Côte d’Ivoire d’ici 2020.