Fini l’impunité dans l’exercice de leurs « fonctions » des Influenceurs, blogueurs et cyberactivistes en Côte d’Ivoire. Ils sont désormais soumis à une loi visant à réguler leurs activités.

Ils ne seront plus libres comme des poissons dans l’eau. Un projet de loi portant sur leur statut et visant à réguler le secteur des Influenceurs, blogueurs et cyberactivistes est vigueur depuis le 31 janvier 2023 en Côte d’Ivoire. L’objectif, encadrer leur domaine. La nouvelle législation stipule que  » Les contenus susceptibles d’inciter à la haine, à la discrimination ethnique, sociale, religieuse et à la xénophobie ou provocation publique, sont passibles de sanctions ». Elle continue pour préciser  » Qu’en cas de non-respect des principes généraux tels que l’atteinte à la souveraineté nationale, la violation du secret d’état, l’atteinte à la défense nationale, le non-respect des institutions de la République, l’atteinte à la dignité de la personne humaine, les contrevenants seront passibles de sanctions ».

Pour le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, il est nécessaire d’adapter cette loi à l’évolution des outils de communication tout en protégeant les mineurs contre certains contenus et le public contre les discours haineux et xénophobes.

Dans la même veine, tout blogueur, Influenceur et cyberactiviste ayant plus de 25.000 abonnés à son actif est désormais soumis à cette loi. C’est dire que des Influenceurs comme « Apoutchou national », Camille Makosso et bien d’autres qui comptent plus du million d’abonnés savent désormais à quoi s’en tenir.

Une nouvelle disposition légale qui n’est pas passée sans réaction de la part des blogueurs. Et c’est Cyriac Gbogou, vice président du réseau panafricain des blogueurs « AfricTivistes » qui s’y prononce au micro de notre confrère RFI.

 » On pense que cette loi a été prise par rapport à quelque chose que tout le monde sait aujourd’hui. Pourquoi prendre cette ordonnance en y ajoutant les mots blogueurs, Influenceurs ou cyberactivistes ? La deuxième question, est-ce que ce n’est pas fait pour davantage censurer ou mieux contrôler tout ce qui est dit sur les différentes plate-formes ? Moi, en tant « qu’Africtiviste » ça me parle parce que nous luttons pour que les gens puissent avoir plus de voies pour dénoncer des choses en utilisant tout ce qui est réseaux sociaux et internet. Ce sont des questions que l’on se pose ».

En vérité, pouvait-on laisser les Influenceurs, blogueurs et cyberactivistes s’installer dans une sorte de libertinage où l’écrasante majorité se permet d’énormes abus verbaux sachant que leurs messages ont un impact certain sur une bonne frange de la population ?
Mais là où il y a le hic, c’est de les « élever » au même rang que les véritables journalistes dont c’est le métier de carrière. Car, la loi dit que cette nouvelle disposition les rend aussi responsables que l’ensemble des journalistes.

Pour ce qui est des sanctions, selon la loi, les inculpés s’exposent à une peine de prison allant de 3 mois à un an et une amende de 2 à 10 millions de francs cfa.

 

 

Maria de Dieu

Photo by iamdavidrotimi via Iwaria.jpg