Refonte de la Commission électorale indépendance (Cei) cristallise déjà toutes les attentions pour l’élection présidentielle de 2020.
La composition de la Cei est au centre des discordes entre l’opposition et le pouvoir en place.
C’est à couteaux tirés sur cette question que les élections locales se sont déroulées en Côte d’Ivoire le 13 octobre 2018. Bien que l’enjeu politique ne soit pas à la hauteur de la présidentielle à venir, il y’a eu des violences qui ont engendré cinq morts et des suspicions de fraudes massives.
Si pour l’opposition, ces élections locales ont mis en cause l’indépendance et la compétence de la Commission électorale indépendante (Cei) à organiser des élections crédibles en Côte d’Ivoire, le président ivoirien le voit d’un autre œil.
Dans son message à la nation à l’orée de la nouvelle année, il a affirmé que « les différentes échéances attestent du bon fonctionnement de la Commission électorale indépendante ».
Il dit, cependant, avoir instruit le Premier ministre à inviter, dès ce mois de janvier, les responsables des partis politiques à se joindre au Gouvernement en vue du réexamen de la composition de la Commission électorale indépendante.
Le pouvoir en place parle d’échange et de contribution sur la composition de la Commission électorale indépendante. L’opposition quant à elle évoque la nécessité d’un débat ouvert et de réforme en profondeur de Cei.
La réaction des partis politiques à cette main tendue du chef de l’État ne s’est pas faite attendre. Le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan, a exposé aux experts de la Plateforme des organisations de la société civile pour les élections en Côte d’Ivoire (Poeci) ses attentes sur la réforme de la Cei.
Pour lui, la dépendance de la Commission électorale indépendante vis-à-vis du gouvernement doit être réduite. Il souhaite une Cei à forte dominance de représentants d’organisations de la société civile. Il propose un nouveau code électoral qui prévoit la limitation et le contrôle des budgets de campagne et recommande que le listing électoral soit inscrit au titre d’urgence.
Le président du Front Populaire Ivoirien, précise que tout comme aux élections locales, « en 2020, chacun va défendre ses intérêts sans faiblesse ».
On le voit une meilleure recomposition de la commission électorale indépendance s’impose à la classe politique ivoirienne avant les élections de 2020, au risque de voir la Côte d’Ivoire retomber dans les mêmes travers que les élections de 2010.