On en sait davantage sur les rôles et le fonctionnement des cantines scolaires en Côte d’Ivoire. Leur impact positif en zone rurale où le besoin alimentaire est plus important chez les enfants scolarisés a été attesté, le vendredi 3 juillet 2020, lors de la restitution par visioconférence de l’étude portant sur l’analyse budgétaire des cantines scolaires en Côte d’Ivoire.
Les statistiques du ministère de l’Éducation nationale indiquent que le taux de rendement scolaire est passé de 62,6 % en 2012 à 74,61 % en 2015 dans les écoles primaires disposant d’une cantine. De plus, le taux moyen de réussite au Certificat d’Études Primaires Elémentaires (CEPE) est de 68 % dans ces écoles, contre 59 % dans les écoles sans cantine.
L’ONG Initiative pour la Justice sociale, la transparence et la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire (SOCIAL JUSTICE) qui a mené l’étude en 2019 avec l’appui financier de l’International Budget Partnership (IBP), souligne que l’un des défis dans la lutte pour la scolarisation et le maintien des élèves dans le circuit scolaire consisterait à créer les conditions pour une bonne alimentation des enfants à midi.
En effet, l’étude révèle qu’en 2019, 19,5 % des enfants ont abandonné l’école avant la fin du cycle primaire. Ces abandons sont plus importants chez les enfants issus des milieux défavorisés, notamment du monde rural marqué par la pauvreté. Les statistiques selon le genre montrent que 20 filles sur 100 abandonnent les cours, contre 19 sur 100 chez les garçons.
En 2016/2017, malgré l’augmentation du nombre d’écoles, la proportion d’écoles avec une cantine fonctionnelle (35%) n’a pas varié dans l’ensemble.
Un déficit de cantines scolaires
En Côte d’Ivoire, les cantines sont inégalement réparties sur l’ensemble du territoire national. La priorité a été accordée aux régions défavorisées sur le plan alimentaire et présentant de faibles taux de scolarisation ou de fréquentation des classes. Le gouvernement ivoirien avec l’appui du PAM a réalisé en 2012, une carte des cantines scolaires qui répartit les régions en zones de première nécessité, de deuxième nécessité et de troisième nécessité.
Les cantines des zones de 1ère nécessité sont approvisionnées en vivres par le PAM, celles des zones de 2e et 3e nécessités sont couvertes par l’Etat et ses partenaires Techniques et Financiers.
L’étude révèle que l’impact des cantines sur l’achèvement du cycle primaire est limité par la faible couverture nationale en cantine et le manque de ressources financières suffisantes. « Une augmentation du nombre d’écoles primaires disposant d’une cantine scolaire fonctionnelle permettra d’améliorer le rendement des enfants et le taux d’achèvement du cycle primaire dans l’ensemble des régions, en particulier dans les régions de la Marahoué, du Gontougo et du Lôh-Djiboua. », plaide KRA Kouamé Constantin, Directeur des opérations de lutte contre la faim en milieu scolaire, facteur d’abandon et d’échec apparaît ainsi un enjeu essentiel afin d’accorder les mêmes chances de réussite à tous les enfants où qu’ils soient.
La Côte d’Ivoire s’est donné pour ambition d’offrir à l’horizon 2025, un repas chaud et équilibrée à la cantine à tous les élèves inscrits dans les structures d’éducation de base. Pour y parvenir, elle devra selon SOCIAL JUSTICE contribuer à la pérennisation des cantines scolaires. Et ce, par : la mobilisation des ressources financières additionnelles, l’implication des collectivités locales dans le fonctionnement des cantines scolaires et l’implication des Comités de Gestion des Établissements Scolaires (COGES) dans le fonctionnement des cantines scolaires
C’est en conjuguant les efforts des acteurs de développement local, partenaires sociaux et le secteur privé, que les autorités parviendront à offrir aux enfants la joie et la possibilité d’aller plus loin dans le cycle scolaire, en leur permettant de bénéficier des services d’une cantine scolaire, réellement fonctionnelle.