En 2018, le scrutin présidentiel en RDC, a été organisé avec deux ans de retard sur le calendrier fixé par la Constitution. Cette fois-ci, les prochaines élections générales sont prévues en 2023. Et Félix Tshisekedi semble rassurer. Il tient à les organiser dans les délais constitutionnels.

Dans une interview à la VOA Afrique (en marge de la 76e Assemblée générale des Nations unies à New York), le chef de l’État congolais a exprimé sa volonté de « respecter le processus électoral et d’organiser les élections dans les délais ». Cette courte déclaration a été saluée par plusieurs observateurs de la scène politique congolaise, comme une promesse ferme que Tshisekedi ne pourra pas organiser un « glissement » à la fin de son mandat.

Le président a, par la même occasion, exhorté les confessions religieuses de la RDC à se mettre rapidement d’accord sur la désignation du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). L’actuel bureau de la Céni est en fin de mandat depuis plusieurs mois. Or, tant que la Céni n’aura pas de nouveaux animateurs, il sera impossible d’organiser le processus électoral. Car, selon la Constitution congolaise, seule la Céni est habilitée à organiser les élections en RDC. Pourtant, voilà deux mois que les confessions religieuses sont incapables d’accorder leurs violons sur la personne qui doit diriger la Céni.

Dépolitiser la Céni

Le vœu de Tshisekedi de respecter la deadline constitutionnelle des élections, peut-il apaiser l’opposition ? Rien n’est moins sûr. Déjà, le 15 septembre dernier, la plateforme de l’opposition de Martin Fayulu avait organisé une marche pacifique dans les rues de Kinshasa pour non seulement réclamer la dépolitisation de la Commission électorale nationale, mais aussi exiger que la tenue des élections respecte le délai fixé par la Constitution. Cette marche de l’opposition a été réprimée et étouffée par la police.

Malgré tout, la plateforme de l’opposition Lamuka de Martin Fayulu, persiste à dire que tout retard dans la désignation du président de la Céni et le fait de vouloir l’identification de la population comme préalable avant les élections, ne sont que des manœuvres dilatoires de Félix Tshisekedi pour ne pas organiser les élections en 2023.

Le défi des élections

Un nouveau président de la Céni doit être rapidement désigné de manière consensuelle, suivi d’autres membres du bureau. C’est alors que la Céni mettra en place un calendrier électoral en concertation avec tous les acteurs politiques en présence.

Se posera également la question du financement de ces élections. Faute de moyens, la RDC a souvent eu du mal à financer ses propres élections.