Fin des IXè jeux de la Francophonie organisés du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa en République démocratique du Congo. Au total, 37 pays francophones avec plus de 3500 athlètes venus de différents continents y ont participé. Pour bon nombre d’observateurs, malgré les reports et les incertitudes liées au retard de livraison des infrastructures des compétitions, l’organisation de ces jeux a été un vrai succès dans la capitale congolaise.

A l’ouverture comme à la clôture, dans un stade des Martyrs de Kinshasa rempli comme un œuf, les cérémonies et les prestations des athlètes étaient impressionnantes et hautes en couleurs. La fête battait son plein. Des moments d’intenses émotions et de sensations, surtout en voyant défiler avec leurs couleurs nationales les athlètes d’Arménie, de Nouveau Brunswick, de Roumanie, du Canada, du Liban, de France, de Suisse… et de plusieurs pays africains. Ce n’était jamais arrivé auparavant en République démocratique du Congo.

Par nature, les Congolais aiment du spectacle. Et les spectacles il y en a eu du début à la fin au cours de ces jeux de la Francophonie. Chaque délégation visiteuse a produit au moins une chorégraphie typique de la culture de son pays d’origine. Bien sûr, la belle musique de rumba congolaise était au rendez-vous. Des artistes musiciens comme Maître Gims, JB Mpiana, Ferré Gola, Héritier Watanabe et bien d’autres ont fait le bonheur du public congolais et des visiteurs.

10 jours de bonheur !

Les 9e jeux de la Francophonie ont sans nul doute marqué les esprits des Congolais. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils se sont régalés. En témoigne leur présence massive pendant 10 jours dans tous les sites des compétitions. Au programme, figuraient neuf disciplines sportives et onze concours culturels. Pour les disciplines sportives, il y avait le football, l’athlétisme, le basketball, le tennis de table, la lutte libre, le judo, la lutte africaine, le cyclisme et le handisport.

Introduit pour la première fois par la RDC, le nzango moderne a figuré au programme comme discipline en animation périphérique. Parmi les concours culturels, figuraient la littérature, les contes, la danse, etc. Le public a été émerveillé par les prestations des groupes culturels et des athlètes du Cameroun, du Bénin, du Maroc, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, etc. Beaucoup auraient aimé que ces jeux se poursuivent 10 jours de plus pour faire durer le plaisir.

Les médailles

Au chapitre des médailles, le Maroc trône en tête du classement final avec 58 médailles dont 23 en or. Sur le podium, la Roumanie et le Cameroun viennent respectivement en deuxième et troisième position. La République démocratique du Congo, pays organisateur, pointe à la 9e place du classement, avec 34 médailles, à raison de 5 en or, 11 en argent et 18 en bronze. Un bilan plus que satisfaisant quand on sait que beaucoup d’athlètes congolais n’étaient pas suffisamment préparés pour affronter leurs pairs d’autres pays francophones.

Le premier Congolais à avoir ouvert le compteur de médailles d’or pour la RDC était le lutteur Andy Kabeya Mukendi. Ainsi, avec un total de 34 médailles (or, argent et bronze confondus), on peut dire que la République démocratique du Congo a fait mieux qu’en 2017, lors des 8e jeux de la Francophonie à Abidjan en Côte d’Ivoire. Les autorités congolaises sont très satisfaites du pari qu’elles ont réussi. D’aucuns ont même parlé du « miraclecongolais ».

La secrétaire générale de l’OIF a brillé par son absence

Seul bémol à cette fête francophone en RDC : l’absence de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie. La Rwandaise Louise Mushikiwabo n’a pu venir à Kinshasa faute d’invitation officielle par les autorités congolaises. Pour l’administratrice de l’OIF, Caroline St-Hilaire, « la secrétaire générale attendait une invitation qui n’est pas arrivée. Elle a donc décidé de ne pas souligner sa présence à l’ouverture des jeux de la Francophonie. Comme l’a si bien dit le ministre de la Communication, les jeux de la Francophonie sont là pour mettre en valeur les jeunes francophones, et elle voulait que nous parlions des jeunes francophones et des succès de la République démocratique du Congo ».

Cette absence de Louise Mushikiwabo remettait malheureusement à la surface le très profond conflit qui déchire la RDC et le Rwanda et qui empêche les officiels des deux pays de se fréquenter.

Bref, après l’organisation bien réussie des IXe jeux de la Francophonie, les Congolais rêvent de voir leur pays organiser un jour la Coupe d’Afrique des nations de football ou le Championnat d’Afrique des nations.