C’est une preuve de plus que les relations n’existent plus entre la RDC et le Rwanda. En effet, l’ambassadeur rwandais accrédité à Kinshasa a reçu l’ordre de quitter la RDC dans les 48 heures. Vincent Karega paie ainsi le soutien supposé de son pays à la rébellion du M23 qualifié de mouvement terroriste par Kinshasa.

La décision d’expulser l’ambassadeur du Rwanda a été annoncée samedi 29 octobre à l’issue d’une réunion du Conseil supérieur de la défense présidé par le président congolais Félix Tshisekedi. Cette réunion faisait suite aux récentes attaques menées par le M23 contre les positions des Forces armées de la RDC en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda. Plusieurs sources parlent de nouvelles localités conquises par les rebelles.

Tout le processus de paix en panne

Pour le gouvernement de la République démocratique du Congo, ces nouvelles attaques du M23 remettent en question le processus de paix initié à Nairobi et à Loanda. En effet, ce processus recommande la cessation totale des hostilités et le retrait sans condition du M23 des localités occupés en RDC.

Kinshasa affirme que selon les différents rapports de la situation sur le terrain, une nouvelle entrée massive des troupes rwandaises sur le sol congolais en soutien au M23, a été observée par des drones de surveillance du centre conjoint des opérations. Ce qui prouve la volonté de Kigali de pourrir la situation au détriment du processus de paix. Des milliers de nouveaux déplacés congolais sont enregistrés et leur situation humanitaire est catastrophique. Pour toutes ces raisons, le Conseil supérieur de la défense de RDC a recommandé au gouvernement congolais d’expulser l’ambassadeur Vincent Karega.

Karega était déjà persona non grata  

Il faut rappeler que l’opinion publique congolaise réclamait le départ de Vincent Karega depuis plusieurs mois. Si bien que le refus des autorités congolaises de l’expulser poussait certains à croire que l’ambassadeur rwandais était protégé par Kinshasa. Aujourd’hui, son départ est salué par plusieurs Congolais.

Désormais, c’est la rupture totale entre Kinshasa et Kigali. Déjà tous les accords de coopération qui liaient les deux pays ont été suspendus par la RDC depuis quatre mois toujours à cause du soutien du Rwanda aux rebelles rwandophones du M23. Pareil pour la compagnie aérienne rwandaise Rwand’air interdite de vol sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.

Une force de l’EAC qui avance d’un pas et recule de cinq

S’agissant de la force régionale des pays d’Afrique de l’Est mise en place pour pacifier l’est de la RDC, elle semble avoir du plomb dans l’aile. Non seulement, son déploiement est trop lent, mais aussi le Kenya qui avait déjà marqué sa présence sur place en RDC, aurait retiré ses officiers. De quoi s’interroger sur la sincérité des pays qui s’étaient engagés à participer à cette force régionale.

En plus, le financement même de cette force pose problème, car chaque pays contributeur de troupes doit prendre en charge les salaires de son propre contingent. Quand on connait les difficultés économiques dans tous ces pays de la East African Community, on ne peut s’attendre à grand-chose sur le terrain militaire en RDC.

Voilà pourquoi en tant que Congolais, j’exhorte notre gouvernement à compter sur notre propre armée. Si elle est suffisamment équipée en armes lourdes et en moyens aériens, elle sera capable toute seule de rétablir la paix dans l’est de notre pays.