Je salue le rôle que joue la diplomatie kényane dans la résolution de la crise dans mon pays, la RDC.

Depuis près de huit mois, les autorités kényanes ont fait leur la question de la lutte contre les groupes armés congolais. Plus que n’importe quel autre pays de l’est du continent, le Kenya déploie d’énormes efforts diplomatiques pour que la RDC retrouve la paix. Cet altruisme est digne de grandes nations.

Les signes ne mentent pas : le Kenya veut la paix dans la région des grands lacs. On peut le voir à travers les actions diplomatiques qu’il  déploie. Ce pays a joué un rôle déterminant dans l’adhésion de la RDC à la East African Community.

Une East African Community économiquement forte

Ce que j’apprécie chez le gouvernement du Kenya c’est son souci d’avoir une East African Community pacifique et prospère. Un espace à forte croissance économique. Un havre de paix où prospèrent les Etats membres. Hélas, ce n’est pas le cas avec d’autres pays de la région qui, à la place de l’intégration économique régionale, préfèrent s’illustrer par la guerre, la prédation et l’hégémonie militaire.

Le Kenya est plutôt motivé par une vision du développement de la région. Pas une région de dirigeants belliqueux et de groupes armés. Je me souviens que lors de l’adhésion de la RDC à la East African Community, l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta a déclaré : « Nous avons désormais une communauté plus grande en taille que l’Europe. Avec presque la même population, des ressources abondantes, une main d’œuvre formée… Nous partageons la même langue, les mêmes cultures… les seules choses qui nous divisaient étaient les frontières héritées de l’époque coloniale. Il n’y a pas de raison, si nous travaillons ensemble, que nous ne soyons pas plus forts et prospères économiquement que l’Europe ou toute autre organisation régionale. »

Et donc, le Kenya voit la région du point de vue des opportunités économiques à capitaliser pour le bien-être des populations de l’espace EAC. Si tous les dirigeants des grands lacs et de l’Afrique de l’Est avaient la même vision, il y a longtemps que cet espace serait économiquement très développé. Pour nous Congolais, le développement économique rapide avec nos voisins de l’Est, c’est ce que nous attendons, et non des conflits militaires…

Les pourparlers de Nairobi

Une preuve de l’engagement du Kenya dans la recherche de la paix dans la région c’est le fait que Nairobi a abrité plusieurs rounds de pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et les groupes armés. Ce qui a abouti à la création d’une force régionale de maintien de la paix au Congo. Et le Kenya est l’un des premiers pays à avoir envoyé des troupes dans l’est du Congo dans le cadre de cette force.

On voit également les va-et-vient qu’effectue l’ancien président Uhuru Kenyatta, nommé facilitateur dans le conflit entre la RDC et le Rwanda. Il était à Kinshasa et à Kigali pour essayer de rapprocher les deux capitales aujourd’hui très divisées par le conflit qui les oppose. Et ce n’est pas tout : le président William Ruto, lui-même, était en visite à Kinshasa il y a quelques jours. Au menu de ses discussions avec son homologue Félix Tshisekedi, la situation sécuritaire dans l’est du Congo.

Ces efforts de la diplomatie kényane sont louables. Je n’oublie pas les efforts de l’Angola. Les présidents Tshisekedi et Kagame ont intérêt à mettre de l’eau dans leur vin pour saisir cette opportunité et enterrer la hache de guerre.

Photo par Tyck sur Iwaria