L’indignation de plus en plus générale au sein des peuples confrontés aux appétits gloutons des dirigeants africains avides de pouvoir. La tendance est à la révision constitutionnelle pour s’octroyer des mandats présidentiels illimités.
Dans l’Afrique dite francophone et avec la bénédiction du pouvoir français, les présidents africains après les deux mandats qu’autorisent la plupart des constitutions trouvent par un tour de passe-passe la manie de retoucher la constitution et en faire une nouvelle et remettre le compteur à zéro. La notion de remettre le compteur à zéro ou de toilettage constitutionnel est togolaise. Le Togo mine de rien est une terre d’expérimentation des aberrations politiques dans des pays à vocation pourtant républicaines.
D’abord le premier coup d’état sur le continent noir a été expérimenté au Togo par la France, avant que ce virus de tuer des chefs d’états en fonction ne se répande. En effet, en 1963, la France en connivence avec des acteurs internes ont assassiné le premier président élu du Togo, Sylvanus Olympio. Le crime de ce dernier, avoir eu l’idée de doter le Togo de sa propre monnaie. Crime revendiqué par un certain Eyadema Gnassingbé, père de Faure Gnassingbé. Le premier, a régné sur le Togo, 38 ans durant et le second, son fils, est en instance de boucler 20 ans au pouvoir ; soit 58 ans pour le père et le fils avec la bénédiction des gouvernements successifs de la France.
L’autre expérimentation made in Togo, qui s’est beaucoup répandue, la succession de père en fils au pouvoir. Le Togo a inauguré cette autre dangereuse jurisprudence qui après, a inspiré le Gabon avec Ali Bongo ou encore le Congo Démocratique avec un certain Joseph Kabila sans oublier le Kaka Déby du Tchad qui a remplacé son père Idriss Déby Itno et dans le cas d’espèce, le président français Emmanuel Macron s’est déplacé personnellement pour l’installer et consacrer la succession dynastique. Pour rappel, et dans ce registre, un certain Karim Wade du Sénégal, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade a nourri ce rêve qui n’a pu se réaliser ; sans oublier les velléités actuelles de Chrystel N’guesso du Congo Brazzaville, fils de Denis Sassou N’guesso et de Franck Biya du Cameroun, fils de Paul Biya.
Enfin, le fils du père du Togo met en place le 3ème mandat, une aberrante trouvaille qui passe comme une lettre à la poste avec l’aval de la France, puis le scandaleux 4ème mandat qu’il a forcé et obtenu, toujours avec le concours de la communauté dite internationale. Une tendance togolaise qui a inspiré les présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé, mais ce dernier n’a pu réussir son putsch constitutionnel.
Au regard de ces dérives constitutionnelles soutenues par la France, il est normal que le président sortant du Sénégal Macky Sall se sente requinqué avec la jurisprudence dont le Togo est le créateur emblématique pour oser briguer un troisième mandat malgré les désapprobations de la grande majorité des Sénégalais. Crier haro sur Macky Sall sans dénoncer l’inventeur des troisièmes et quatrièmes mandats, c’est faire preuve d’une escroquerie intellectuelle. La togolisation de l’Afrique se poursuit et seuls les peuples pourront arrêter la France et ses valets locaux, déposés à la tête des Etats.
Crédit photo : jurisprudence togo ( togo tribune)