Depuis 1910, la date du 8 mars a été désignée pour mettre en avant la lutte des femmes pour l’égalité. Le thème de cette année, 110 ans plus tard, n’a pas beaucoup changé : Génération égalité.
L’ODD 5, qui fait partie de l’Agenda 2030, vise également à mettre fin aux inégalités et à toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes et des filles dans le monde.
Selon l’ONU, pour parvenir à l’égalité des sexes d’ici 2030, une action urgente est nécessaire pour éliminer les nombreuses causes profondes de la discrimination qui restreignent encore les droits des femmes dans les sphères privées comme publiques.
Cela montre que pour les femmes, quels que soient les progrès réalisés et les étapes franchies, un long chemin reste encore à parcourir.
Les inégalités dont les femmes sont victimes revêtent de nombreuses facettes ; Jimmy Kainja en examine l’une des plus récentes, celle de la marginalisation numérique, le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies ayant stipulé en 2016 que l’accès à Internet était un droit humain fondamental.
L’égalité sur Internet
Nous vivons dans un monde patriarcal, dans lequel les femmes ont toujours été traitées comme des citoyennes de seconde zone et continuent de se battre pour obtenir une place à la table autour de laquelle les décisions qui les concernent sont prises par des hommes (blancs en particulier). Je trouve que l’ajout du hashtag #EachForEqual #GénérationEgalité est un signe poignant de notre époque, l’ère d’Internet. Bien qu’Internet soit synonyme d’espoir, puisqu’il s’agit d’un espace dans lequel les opprimés peuvent trouver leurs marques et s’exprimer, il s’est également révélé être encore une plateforme supplémentaire dominée par les hommes, principalement accessible aux hommes, et rien n’est fait pour que les femmes qui y ont accès s’y sentent généralement à l’aise. Le patriarcat règne en ligne et hors ligne. Les statistiques de l’Union internationale des télécommunications (UIT) montrent qu’au cours des cinq dernières années, l’écart entre les sexes en ligne s’est réduit dans certaines parties du monde, mais qu’il s’est dans le même temps creusé en Afrique. Sur ce continent, où la majeure partie de la population se compose de femmes, les femmes utilisent 25 pour cent moins Internet que les hommes. Cela montre que l’égalité que nous devons tous exiger doit inclure l’espace en ligne – les efforts pour rendre Internet accessible et abordable doivent accorder une attention particulière au sort des femmes, en particulier dans les pays en développement. La liberté hors ligne, c’est également la liberté en ligne. Et cela signifie que #EachforEqual doit s’appliquer en ligne comme hors ligne – ce hashtag devrait clairement le rappeler.
Égalité pour les femmes handicapées
La femme ordinaire aspire à l’égalité – vous pouvez donc imaginer ce que vivent les femmes des minorités.
Les femmes en situation de handicap sont confrontées à une double discrimination – d’abord en tant que femmes, puis en tant que personnes handicapées. Bruce Chooma, défenseur des droits des personnes en situation de handicap et auteur pour Africa Blogging nous en dit plus sur la question.
Si nous n’abordons pas expressément la question des femmes en situation de handicap dans le cadre de la commémoration de la Journée des droits des femmes, nous continuerons d’ignorer les objectifs spécifiquement destinés à répondre aux problèmes des femmes en situation de handicap dans le cadre d’un développement durable inclusif.
De nombreux facteurs empêchent les femmes en situation de handicap de jouir d’une bonne santé et de leurs droits sexuels et reproductifs. Il s’agit notamment d’informations inaccessibles sur les SDSR, de la stigmatisation et de la discrimination au sein des communautés et des établissements de santé, des coutumes et des croyances traditionnelles préjudiciables qui tendent à faire des femmes en situation de handicap des individus asexués, et des politiques de SSR qui ignorent ces femmes. En conséquence, les femmes en situation de handicap évitent les établissements de santé généraux proposant des services de SSR, et cela affecte leur bien-être général. Les dirigeants africains doivent sérieusement considérer les femmes en situation de handicap dans le cadre de leur recrutement à des postes de responsabilité dans les secteurs public et privé. Les gouvernements doivent donc prendre des mesures délibérées pour s’assurer que les femmes disposent des compétences et du savoir-faire adéquats pour leur permettre de s’impliquer dans les sphères publique et politique du développement. En règle générale, les femmes en situation de handicap ne devraient jamais être exclues du développement durable inclusif, car ce serait aller à l’encontre de l’objectif de « ne laisser personne de côté »
L’égalité au-delà du ménage
Il est bien triste qu’en 2020, nous célébrions la Journée des droits des femmes en lançant un appel à l’égalité, la principale raison pour laquelle cette journée avait été initiée il y a un peu plus d’un siècle. Et au cours de toutes ces années, tout ce que les femmes ont voulu et recherché était simplement d’être vues, considérées et entendues comme des personnes qui comptent également. En tant que femmes, nous voulons simplement être plus que de simples statistiques.
En tant que femme, mon rôle dans la société doit aller au-delà du sexe, des enfants et des tâches ménagères. Je veux une réelle égalité, les mêmes droits et les mêmes devoirs. Un monde où les chances sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Un monde dans lequel chaque individu participe en tant que collectif à l’édification d’une nation forte. Nous avons le droit de rêver.
– Mariam Sorelle, journaliste et blogueuse en Côte d’Ivoire.
J’attends avec impatience une Journée des droits des femmes où nous célébrerions l’avènement de l’égalité, du respect et de l’estime, en tant que membres à part entière de la société. Et j’espère voir ce jour arriver de mon vivant.