Le Mali est un pays qui vit de l’agriculture, du commerce, de l’élevage et de la pêche. Mais parmi toutes ces activités citées ci-dessus, c’est l’agriculture et le commerce surtout qui font vivre plus de la moitié de la population.

A cause du manque de pluies, il est constaté dans ces dernières années une forte baisse de revenus des agriculteurs. Et l’avènement de la crise à coronavirus a fragilisé l’économie du pays. Etant donné qu’en cette période tous les pays étaient isolés dans le seul but de restreindre la propagation du virus.

Or, sur cent (/100) personnes au Mali, il y a quatre-vingt-quinze (95) qui exercent des activités économiques à caractère commercial. Et dès la fermeture des frontières des pays exportateurs des produits vers le Mali, le pays a sombré économiquement. Ajouté à cela, les sanctions économiques de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui n’ont fait que l’enfoncer davantage dans ce qu’on appelle la crise économique.

Les conséquences économiques de la crise : sanctions de la CEDEAO

Il faut noter que le Mali est un pays qui n’a pas de débouché à la mer. Pire encore, ces dix (10) dernières années le changement climatique et le flux migratoire ne font qu’augmenter. Face à une telle situation sociale, humanitaire, comment créer des systèmes de rentabilités économiques permettant à la population, surtout d’avoir de quoi vivre. Comme susmentionné, voilà que s’ajoute la crise sanitaire à Coronavirus, les sanctions économiques de la CEDEAO. Au Mali de manière générale, sur cent (/100) personnes, il y a quatre-vingt-quinze (95) qui mènent des activités à caractères économiques pour nourrir environ une dizaine de personnes.

Le gouvernement aussi pauvre qu’il est, n’ayant pas de subvention pour ces petits commerçants qui contribuent à la réduction de la pauvreté et quand tombe une telle sanction qui touche à une population déjà fragilisée, c’est comme les migrants qui se trouvent piéger au cœur du désert Sahara.

Selon certains maliens, la donne d’hier et d’aujourd’hui sont les mêmes, comparables à des feuilletons brésiliens, de début différent, mais de même finalité. Et dans cette situation, il n’y a que des pères Noël qui pensent pouvoir contrôler la situation pourrie depuis bien avant l’indépendance.

Les conséquences économiques au niveau social

Comme nous l’avons souligné plus haut, c’est l’agriculture et surtout le commerce qui font vivre la quasi-totalité de la population malienne. Ces secteurs sont de moins en moins non producteurs à cause de la sécheresse. Les sanctions de la CEDEAO ont de nouveau impacté considérablement le niveau de vie et de revenus d’une frange importante de la population malienne. « Avant il était plus facile pour moi de vendre deux pièces de bananes à cinquante (50) Francs CFA, mais aujourd’hui depuis la fermeture des frontières avec surtout avec la Côte d’Ivoire, je suis obligé de vendre une pièce à cinquante (50) Francs CFA et ça fait que je perds une partie de mes clients », explique une vendeuse de fruits. Comme mentionné plus haut, ces petits commerçants font nourrir une dizaine de personnes à travers cette activité.

Avec la fermeture des frontières, notamment due aux sanctions économiques de la CEDEAO, beaucoup parmi ces commerçants sont obligés d’arrêter le commerce. Parce qu’étant donné que les fonds de commerce ne leur permettent pas de continuer surtout que le prix des produits ne fait qu’augmenter à cause de la réduction de la quantité des produits exportés. Il y a un point à souligner, surtout la contribution financière de la diaspora. Comme l’avait fortement souligné en 2012, le président Amadou Toumani TOURÉ (ATT) que « 14% du PIB provient de la diaspora ». Nous savons aussi que les conséquences de la crise économique de la maladie à coronavirus n’ont épargné aucun pays. Pour ainsi dire que sont toutes économiquement impactées les familles où la diaspora contribue.

A côté de cela, nous avons fait le constat que sur dix (10) familles, nous ne pouvons trouver que deux (2) où il y a une personne qui travaille dans la fonction publique. C’est pourquoi au niveau social les sanctions économiques de la CEDEAO ont un impact surtout très négatif. Elles rendent difficiles le travail du gouvernement et fragilisent la confiance qu’ont les maliens envers les autorités en place. Parce qu’elles avaient déjà rassuré les maliens de la sortie de cette crise sans que cela puisse prendre autant de temps comme nous le constatons cinq (5) mois après.

Avec un tel résultat des sanctions économiques sur le corps social, nous faisons face à l’augmentation du nombre de chômeurs, et du degré de la pauvreté. Et cela, avec le temps conduirait à une instabilité sociale à travers des actes de banditisme, du vol, d’escroquerie, etc. Parce qu’au Mali, soixante-sept pourcent (67%) de la population sont âgées de moins de trente-cinq (35) ans.

Chômage

Ces conséquences économiques impactent négativement la jeunesse, surtout à augmenter le nombre de chômeurs. Parce que de manière générale, la jeunesse est fortement confrontée au manque d’emploi. C’est ce qu’avancent comme arguments les jeunes diplômés sans emploi sur la réalité de la vie à Bamako en particulier. Comme mentionné ci-dessus, le pourcentage de la jeunesse. De ce nombre considérable de jeunes maliens au regard de toute la population, il faut noter qu’une grande partie est logée à Bamako. Alors quand nous analysons cet aspect, il s’avère que la jeunesse est prête à utiliser la violence dans l’unique but de gagner leur pain quotidien. Son agir parfois est fait violemment et qui solde à la destruction des biens publics et privés comme le témoigne le saccage de l’Assemblée Nationale en juillet 2020. Or, l’acteur clé de tout développement social, économique repose sur la capacité humaine, notamment de la jeunesse.

Pauvreté

Il n’est pas à ignorer ce qu’infligent les conséquences économiques. Parce que les familles où les revenus proviennent du commerce n’ont plus la capacité d’avoir les mêmes résultats comme quand c’était avant les sanctions de la CEDEAO ainsi que la fermeture des frontières. Comme le souligne un diplômé sans emploi, vendeur de portables et d’accessoires : « avant je pouvais facilement commander mes articles en provenance de la Côte d’Ivoire à moindre coût. Mais aujourd’hui le coût de transport de ces articles a doublé. J’ai été obligé de réduire la quantité de la commande, tout en sachant que j’ai une famille, des frères et sœurs à prendre en charge avec mon petit commerce ».

Quel espoir pour la levée des sanctions économiques ?

Il faut noter qu’aujourd’hui la pression économique surtout, engendre des multiples critiques des populations à l’égard du gouvernement en place. Et pour que « les sanctions ne dégénèrent pas davantage, le Mali et la CEDEAO doivent ensemble trouver des stratégies pour libérer l’économie surtout, en rendant possible « import et export » entre les pays de la sous-région avec le Mali », souligne une dame à la retraite.

Voilà qu’il y a aussi des manifestations qui se font à travers des rassemblements en soutien au gouvernement en place pour le retrait du Mali de l’organe de la CEDEAO. Nous pouvons soutenir que toutes ces situations et agissements des maliens face au gouvernement en place et la CEDEAO sont motivés par les conséquences des sanctions économiques à l’égard du Mali depuis janvier dernier.

Comme nous pouvons le constater, depuis l’annonce des sanctions, les autorités en place ainsi qu’un nombre considérable des maliens ont qualifié ces sanctions « d’illégales et illégitimes ».

Face à la durée de ces sanctions et le temps de trouver de solutions de sorties, « les maliens désirent et suggèrent au gouvernement de pouvoir arriver à contenir la situation, garantissant un minimum de sécurité en réorganisant le système sécuritaire (où il est constaté aujourd’hui un résultat positif), sanitaire et éducatif, dans le respect de la diversité d’opinions, culturelle, religieuse et politique ».

En outre, avec l’annonce de la nouvelle : « Réunion extraordinaire de la CEDEAO, le 4 juin, sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso », tous les regards sont tournés vers dans l’espoir de la levée des sanctions économiques que le Mali subit depuis environ cinq (5) mois maintenant. Ce qui pour certains, est l’occasion de pouvoir reprendre ses activités quotidiennes avec plus de profit.

Michel T.

Crédit photo : Ousmane Makaveli