Ce mercredi 3 avril, j’ai assisté à une rencontre organisé par la fondation Konrad Adenauer en collaboration avec le Think thank Wathi relative à la dernière élection présidentielle qui a vu la victoire du président sortant Macky Sall.
À la sortie de cette rencontre la question qui taraude mon esprit est la suivante : n’est-il pas temps que l’on se range tous derrière le président élu ?
Comme beaucoup l’ont rappelé lors de cette rencontre qui fait suite à la victoire nette au premier tour de Macky Sall avec 58,26% des voix, aucune liesse, aucun engouement, ne fut constaté. Ce fut le calme plat. Irons-nous jusqu’à dire aucun espoir, serait-ce se préparer à cinq années plutôt moroses ? Mystère et boule de gomme.
Lors de la cérémonie d’investiture, rehaussée par la présence de 19 chefs d’États, 3 premiers ministres et 53 délégations, nous pouvons dire que le président Macky Sall a « renouvelé » son pacte de confiance avec le peuple sénégalais en ayant la confiance et le soutien de ses pairs. Le peuple quant à lui a suivi de loin cette cérémonie officielle, très protocolaire, à travers les différents médias.
“Je ressens dans cette confiance renouvelée un honneur pour le bilan qu’elle approuve, et une motivation à poursuivre mes efforts pour répondre aux espérances de la Nation.”
En scrutant le discours du Président de la république lors de cette cérémonie nous retenons les points suivants :
L’appel au dialogue “ Je renouvelle, par conséquent, mon appel au dialogue sans exclusive ; un dialogue constructif et ouvert à toutes les forces vives du pays ; forces politiques, économiques et sociales.”
Le message à la jeunesse “Pour la séquence que nous ouvrons aujourd’hui, cette jeunesse, vibrante et créative, qui incarne l’espoir et la force vitale de la nation sénégalaise, restera au premier rang de mes priorités.”
L’assainissement de l’espace public “ l’amélioration de notre cadre de vie, à la promotion d’un habitat décent pour tous et à la sauvegarde de notre environnement.”
Concernant le premier point relatif à l’appel au dialogue du président, il est important que les acteurs s’entendent sur les questions préalables pour aboutir à une solution durable.
Les questions devront surtout à notre avis porter sur la réforme des institutions car ces dernières ont subi le poids des dernières alternances.
Cependant notre crainte c’est que le débat ne soit réduit qu’à des questions politiques.
Nous estimons que cet appel est une manière pour le président Sall de rendre caduc la loi relative au parrainage pour les prochaines élections, car cette dernière aura atteint son objectif qui était de limiter les candidatures à la présidentielle.
Le deuxième point relatif à l’employabilité des jeunes sous-entend forcément de grandes décisions politiques. Dans son discours le président a cité la DER comme instrument d’accompagnement, ce qui nous permet de dire qu’il est temps de rationaliser la pléthore de ministères et d’agences dont les missions s’entremêlent et ne permettent pas une effectivité de la politique du président.
Le dernier point est celui de l’assainissement de l’environnement public, et il est temps. Les citoyens sénégalais n’ont pas attendu le président et s’attèlent depuis plusieurs années à prendre en charge leur environnement même si ce dernier se dégrade de plus en plus chaque année.
Il est important que l’État prenne part à cette dynamique pour pérenniser les actions des citoyens mais aussi recaser et replacer tous ces citoyens qui gagnent leur vie en ayant des étals sur les trottoirs.
Pour que nous puissions accéder à cette émergence tant chanter depuis 7 ans, il faudrait que nous puissions tous, ensemble, tirer la barque qu’est le Sénégal dans la même direction.
Il faudrait que la nation adhère et participe pleinement au projet de développement de la coalition Benno bokk Yakkar avec à sa tête Macky Sall. Ensemble, nous pouvons bâtir ce pays. Ensemble, nous devons construire ce pays.
Mais cela dépend aussi de la volonté du chef d’État, chef suprême des armées, grand protecteur des arts et des lettres. Il faudra impérativement qu’il restaure la confiance.
Le premier acte sera forcément la composition de son gouvernement quand on sait que même le président Obama s’est heurté à cette question selon Guillaume Debré dans son ouvrage Obama face au pouvoir dans les coulisses de la maison blanche.
“ Obama s’est rêvé en président “post partisan”, capable de transcender les clivages. Il s’est cru affranchi des règles cardinales qui fondent la politique moderne : le clientélisme, le marchandage électoral, les faveurs et les pressions.” P76
Voilà ou j’en étais quand ce dimanche 7 avril la liste du gouvernement tomba …
Il a respecté les règles cardinales qui fondent la politique moderne. Les allies traditionnels de Benno Bokk Yakaar sont servis, les mêmes hommes avec une petite chaise musicale mais le Parti Socialiste(PS) reste avec deux ministres l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) un poste de même que le parti de l’indépendance et du Travail (PIT), seul la Ligue Démocratique est out.
Le fait marquant les renforts de dernières minutes de la campagne électorale n’ont pas été servis. Les spéculations allaient bon train sur une entrée de Me Aissata Tall Sall par exemple.
La grande interrogation reste quand même la suppression du future du poste de premier ministre « pour rationnaliser » le travail selon les propos de Mouhammad Boun Abdallah Dione reconduit à ce poste pour une transition le temps que l’assemblée nationale statue sur la question.
Ma question de départ n’est il est pas temps que nous rangions tous derrière Macky Sall ne trouvera pas de réponse aujourd’hui dans la mesure où nous ne savons pas exactement où va la barque Sénégal.