La cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sise à Abuja, est devenue le lieu de repli des justiciables togolais. Il est de notoriété publique que la justice au Togo est aux ordres et le droit est dit en fonction des humeurs des tenants du régime cinquantenaire.

Depuis la fameuse affaire d’atteinte contre la sureté intérieure de l’Etat ou l’affaire Kpatcha Gnassingbé; le réflexe pour tout togolais brimé, et qui le peut, est de saisir la Cour de justice de la CEDEAO qui a la particularité de traiter des violations des droits de l’homme sans que les recours en interne  ne soient épuisés. Plus d’une dizaine de dossiers du Togo devant la juridiction sous-régionale où la plupart du temps, le Togo de Faure Gnassingbé essuie des revers avec des condamnations qui s’enchaînent.

En l’espèce, le mercredi 07 juin 2023, une  nouvelle condamnation de l’Etat togolais par la Cour de la CEDEAO ordonne la libération sans délai  d’une dizaine de prisonniers qui ont subi des tortures. A cet effet, la cour fait injonction à l’Etat togolais de faire des enquêtes sur les actes de tortures et de poursuivre les auteurs.

Pour rappel, le sieur Akohsi  Sakibou et ses co-accusés sont arrêtés en 2019 pour atteinte à la sureté de l’Etat; il leur est également reproché d’appartenir à un groupe insurrectionnel présidé par le nommé Touré Madjibou. Pour faire prévaloir leur droit, les prévenus n’ont eu d’autres choix que de saisir la Cour de la CEDEAO et accusent l’Etat du Togo, de violations et atteintes à leur intégrité physique et mentale, de traitements cruels, inhumains et dégradants, d’arrestations arbitraires, de la violation  à leur droit à un procès équitable, à la présomption d’innocence et à leur droit à un recours effectif  à être entendu dans un délai raisonnable.

Pour une énième fois, la Cour a dit le droit en faveur des requérants défendus par Maîtres Raphaël Nyama Kpande-Adzare et  Elom Koffi Kpade sous la férule de l’ASVITTO, l’Association des Victimes de Tortures au Togo.

Un nouveau cinglant camouflet pour le régime cinquantenaire du Togo et sans doute pas le dernier.

 

Crédit photo : Nouvelle condamnation du Togo par la CEDEAO (yop l-frii)