Pénurie d’eau au Sénégal : « eau secours ! »
Depuis plusieurs mois, des perturbations sont fréquemment notées dans la distribution de l’eau au Sénégal, notamment dans la capitale. Pour se justifier, les autorités étatiques se cachent derrière des travaux de la Sénégalaise des Eaux (SDE). Et malgré les différents communiqués officiels annonçant une amélioration, le liquide précieux se fait toujours désirer à Dakar. Les rares zones où l’eau… suinte sont confrontées à une baisse de la pression. Pour les autres c’est le manque total d’eau. « Eau secours !! », c’est aujourd’hui le cri de détresse le plus partagé dans la presqu’île du Cap-Vert.
Des communiqués pour annoncer les coupures d’eau
Dans les médias sénégalais, il est fréquent de diffuser une info annonçant une coupure d’eau qui peut durer cinq jours, voire plus. Ces annonces sont souvent destinées aux ménages qui doivent se préparer en conséquence et faire le plein de réserves. Le seul souci c’est l’argument brandit pour justifier les coupures ne passe plus. La SDE parlant toujours, comme un disque rayé, de travaux d’entretien des conduites. Un problème récurrent.
Conséquence, la plupart des habitants de la banlieue dakaroise ont énormément de mal à se procurer de l’eau. Le plus souvent, ils sont obligés de se rabattre sur les ‘’pompes jambaar’’, ou les camions citernes déployés dans les zones touchées. Une eau à l’hygiène tout aussi douteuse que dangereuse, mais qui est utilisée par les populations.
Une pénurie nationale
Dans certaines zones reculées du pays, il est fréquent de voir les populations arborer des brassards rouges pour exprimer leur ras-le-bol. L’eau étant devenu une denrée de plus en plus rare un partout dans le pays. Pire encore, les moyens mis en place depuis quelques mois ne parviennent pas à combler le déficit en eau. Beaucoup ont du mal à se procurer de ce liquide qui est parfois vendu pour au prix fort.
Dans plusieurs localités du pays, c’est le désarroi et un peu partout les points de distribution d’eau ne désemplissent pas. Absence de mesures ou manque de volonté politique ? Mystère et boule de gomme. Pendant ce temps les populations qui souffrent le martyr ont du mal à accéder aux médias pour dénoncer cette situation.
Des délais jamais respectés
Parce que communiquer, c’est se dévoiler, les autorités en charge de la distribution de l’eau dans le pays ne communiquent pas de manière claire sur ce phénomène.
Des délais pour un retour à la normale ont été avancés par le premier ministre, par le ministère de l’hydraulique, sans que la parole publique ne soit honorée. Signe d’une politique aussi pauvre en idées qu’en résultats. La preuve, il a été récemment annoncé un retour à la normale dans la distribution de l’eau pour la fin du mois de juillet, les travaux de l’usine de Thiès étant terminés.
Mais jusqu’à présent, les camions citernes sont visibles un peu partout à Dakar, prouvant, si besoin en était, de la persistance de la pénurie. L’eau est rare dans le pays, au même titre que l’argent, l’amour ou encore l’honnêteté. Décidément, tout ce qui est précieux, voire incontournable, manque cruellement au Sénégal.
Un problème de sécurité nationale
La sécurité des habitants de ce pays peut être assurée par une bonne fourniture en eau. Le manque d’eau, outre les différentes maladies qu’il peut engendrer, est source d’inconfort, mais également d’insalubrité qu’au niveau olfactif (cf. aux usagers de transports en commun). Le manque d’eau est aussi une cause notable du ralentissement de certaines activités économiques, dont l’agriculture, la construction, l’électricité etc.
Les autorités se doivent alors d’élaborer des stratégies efficaces permettant d’assurer l’approvisionnement en eau sur toute l’étendue du territoire. Elles doivent surtout anticiper certaines actions en vue de venir en aide aux citoyens. Ce phénomène n’est pas à minimiser car l’eau est source de vie.