Faire face au président sortant et candidat à sa propre succession, n’est jamais chose facile. L’élection présidentielle est prévue le 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo. Très divisée ces dernières années, l’opposition congolaise tente de se ressaisir. Une rencontre a réuni vendredi 14 avril 2023 plusieurs leaders de l’opposition dans la ville de Lubumbashi au sud du pays.

Nul n’ignore que le péché originel de l’opposition congolaise, c’est souvent son manque d’unité lors de grands enjeux politiques et électoraux. À chaque fois, les divisions de ses leaders profitent au président sortant. Sera-ce le cas aux prochaines élections ? Cette opposition, si elle veut peser dans la balance, a intérêt à s’unir et à faire preuve d’un peu plus de maturité que ce qu’elle présente aujourd’hui.

Moïse Katumbi tente de recoller les morceaux ?

Dans la nouvelle configuration de l’opposition, un homme semble prendre la tête : il s’agit de Moïse Katumbi. Le leader du parti Ensemble pour la République fait beaucoup parler de lui depuis l’annonce de sa candidature à la présidentielle. Et c’est autour de lui qu’a eu lieu la rencontre des leaders de l’opposition à Lubumbashi.

A cette réunion, outre Moïse Katumbi, on a retrouvé des opposants tels que Delly Sesanga, Franck Diongo, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo et surtout Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018. Des absences tout de même et non les moindres : Adolphe Muzito et Joseph Kabila manquaient à l’appel. Mais le simple fait pour une bonne partie de l’opposition de se mettre ensemble autour d’une table dans la deuxième ville de RDC, est déjà une avancée à saluer. Reste maintenant à parler le même langage.

Un futur candidat commun de l’opposition ?

On n’en est pas encore là pour le moment. C’est encore trop tôt peut-être. Environ sept longs mois nous séparent des différents scrutins. Mais cette rencontre de Lubumbashi semble poser les bases d’une éventuelle candidature unique de l’opposition. De qui pourrait-il s’agir ? En tout cas, si jamais le principe est accepté, on le saura le moment venu. Mais quoi qu’il arrive, c’est une question qui attend l’opposition au tournant et qui risque de faire renaître les divisions internes.

En effet, il convient de rappeler qu’en République démocratique du Congo, l’élection présidentielle n’est organisée qu’en un seul tour. Du coup, y aller nombreux comme opposition, ce serait, à mon avis, un échec programmé. Les erreurs du passé devraient servir d’exemple.

Néanmoins, dans les propos des participants à la rencontre de Lubumbashi, on a senti le souci de ne pas avancer en ordre dispersé. C’est en tout cas ce que révèle le communiqué final dans cet extrait : « Nous, signataires de la présente déclaration, nous engageons à rester solidaires dans l’unité des actions pour faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit. » Martin Fayulu a également lâché ces quelques mots : « Nous devons tuer le moi qui est en nous et renaître… » Eh oui, vive l’unité de l’opposition !

D’ores et déjà, des actions communes sont envisagées contre le régime du président Félix Tshisekedi. Les leaders de l’opposition réunis à Lubumbashi annoncent une marche pacifique le 13 mai 2023.

 

 

Photo by Aimee via Iwaria