Le verdict est tombé dans le procès en appel de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Tshisekedi. Ses avocats n’ont pas obtenu son acquittement. La Cour d’appel de Kinshasa maintient la condamnation de Vital Kamerhe, maïs aréduit la peine de travaux forcés de 20 à 13ans.

Cette fois-ci c’est définitif : Vital Kamerhe passera 13 ans en prison. C’est le verdict de la Cour d’appel de Kinshasa. Une peine revuelégèrement à la baisse, car cet ancien président de l’Assemblée nationale de RDC était déjà condamné en première instance à 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité.

Vital Kamerhe était poursuivi pour détournementde près de 50 millions de dollars américains dans le dossier de maisons préfabriquées du programme dit de « 100 jours » du président Tshisekedi. Malgré sa condamnation, l’homme a toujours clamé son innocence. Agé de 62 ans, sa carrière politique risque d’être compromisepar un long séjour en prison.


La déception des supporters de Kamerhe

Vital Kamerhe a de nombreux soutiens en République démocratique du Congo, particulièrement dans sa région d’origine : le Kivu. Ici il est surnommé « Monsieur l’innocent ». Très déçus par ce verdict de la Cour d’appel de Kinshasa, ses partisans continuent à croire qu’il est totalement innocent et que son maintien en détention vise à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2023.


Après un procès qualifié de politique, ils espéraient l’acquittement pur et simplede leur leader en appel. Mais c’est encore une fois raté. L’affaire divise toujours les Congolais : il y a d’un côté ceux qui pensent que Kamerhe est coupable des faits qui lui sont reprochés ; d’autres par contre persistent à dire que sa culpabilité n’a jamais été établie par des preuves irréfutables en appel comme en première instance, et que cette condamnation est un règlement des comptes.

Que va faire l’UNC ?

L’UNC (l’Union pour la nation congolaise) c’est le parti de Vital Kamerhe. Son secrétaire général, Billy Kambale rejette ce nouveau verdict. Il avait déjà déclaré que si « Kamerhe n’est pas acquitté, il prendrait des options »,sans dire clairement lesquelles. Il a promis de porter l’affaire devant les instances africaines. Va-t-il demander aux ministres UNC de quitter le gouvernement de Tshisekedi ? On attend la réaction du parti et des militants de l’Union pour la nation congolaise.

Il faut relever que les partisans de Vital Kamerhe sont convaincus que c’est Tshisekedi qui serait derrière sa condamnation. Un militant de l’Union pour la nation congolaise nous a déclaré « que l’accord de Nairobi signé en 2018 entre Fatshi et Kamerhe prévoyait que si Félix Tshisekedi étaitélu président, il ne briguerait pas un second mandat, mais plutôt se retirerait pour soutenir la candidature de Vital Kamerhe à la présidentielle de 2023. Et c’est pour l’empêcher que le président le garde en prison ».

Kamerhe lui-même n’a jamais lancé ouvertement une telle accusation contre Tshisekedi tout au long du procès. Les carottes étant déjà cuites pour le natif du Sud-Kivu, il ne reste plus que la grâce présidentielle pour le sortir de prison ou tout au moins commuer sa peine.


Nsenga Kola