La police congolaise est l’une des plus violentes au monde. Elle n’hésite pas à ouvrir le feu sur de paisibles citoyens. Ces derniers jours, des innocents ont perdu la vie, tués par balle par des policiers. Si bien que l’insécurité en République démocratique du Congo n’est pas que l’œuvre des bandits et des groupes armés, mais elle est aussi alimentée par des agents de l’ordre.

À un moment, on a cru que les brutalités policières en RDC étaient passées avec le régime de Joseph Kabila. Elles sont de retour et se portent bien sous le régime du président Félix Tshisekedi. Toutes les marches pacifiques sont réprimées comme avant. Derniers cas en date, le sit-in organisé jeudi 5 août par le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) devant le siège du Parlement à Kinshasa pour exiger la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La manifestation a été brutalement dispersée par la police à coups de gaz lacrymogène. Plusieurs militants de la Lucha ont été interpellés.

Une police qui verse facilement le sang

On ne peut plus appeler cela bavures policières. Tuer des civils est une des méthodes de notre police. Voici quelques exemples récents : il y a quelque jours à l’Université de Kinshasa, un étudiant du nom d’Honoré Shama Kwete a été tué par balle à bout portant par un policier et en plein travail pratique. Ce meurtre provoqua des émeutes à l’université. Au cours de ces émeutes, on a dénombré des scènes de pillages, des jets de pierres, des incendies de voitures, etc.

Le policier meurtrier est toujours en fuite. Ses deux complices ont été condamnés à la peine capitale lors d’un procès en flagrance organisé par un tribunal militaire à Kinshasa. Mais on sait qu’en raison du moratoire sur l’application de la peine de mort en République démocratique du Congo, cette peine sera commuée en prison à perpétuité.

Tué parce qu’il ne portait pas de masque anti-Covid

C’est le comble des brutalités policières au Congo. Les faits ont eu lieu il y a quelques jours dans la ville de Mbujimayi au centre de la République démocratique du Congo. Un homme venu d’un village local et transportant sa marchandise à vélo pour la vendre à Mbujimayi, est abattu par un policier qui a tiré sur lui à bout portant. Motif : non port de masque de protection contre le Covid-19 ! Quelle méchanceté ! Pourtant, le non port de masque n’est pas une infraction dans la Constitution congolaise. Ôter aussi facilement la vie à un pauvre citoyen qui se débrouillait pour la survie de sa famille est un crime impardonnable. La victime laisse une veuve et des enfants.

Sur cette affaire, un procès a eu lieu publiquement sur l’esplanade de la mairie de Mbujimayi. Le policier prévenu a plaidé non coupable, mais il a été condamné à une peine de prison à perpétuité. Il devra également payer 300 000 dollars américains de dommages et intérêts.

Au-delà de ces crimes qui se multiplient, une question se pose : notre police a-t-elle besoin des kalachnikovs et des balles réelles pour assurer le maintien de l’ordre ? Non ! Elke doit plutôt utiliser des armes non létales : menottes, matraques, boucliers, balles en caoutchouc, grenades lacrymogènes…

Beaucoup ont également fustigé les critères de recrutement de certains politiciens congolais. Dans certains cas, ce sont des jeunes à l’éducation ratée, des délinquants, d’anciens membres de groupes armés, etc., qui sont déversés dans la police ou dans l’armée sous prétexte de leur faire subir une rééducation. Et souvent le résultat est décevant, comme ce nous déplorons aujourd’hui. On a juste donné à ces délinquants des quartiers la chance de porter légalement un uniforme et des armes. Et ils deviennent des criminels en uniforme.

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