Suite à une grève lancée par la Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN) les 3 et 4 novembre 2021, le Ministre de l’enseignement primaire, secondaire et de l’artisanat et président de l’université de Lomé, Dodzi Kokoroko a par arrêté suspendu plus de 1000 directeurs d’écoles.
Une décision largement critiquée dans l’opinion et qualifiée d’irréraliste. »La grève demeure un droit que peut exercer tout travailleur pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail », a fustigé un enseignant en colère.
La sanction concerne 11 directeurs de la Direction Régionale de l’Education (DRE) du grand Lomé ; 119 de la DRE plateaux Ouest, 8 de la DRE centrale ; 321 de la DRE Kara et 677 de la DRE Savanes. De sources proches des enseignants, cette suspension cible les directeurs qui n’auraient pas fourni la liste des enseignants ayant pris part à la grève.
La tension monte davantage, les directeurs de la région de la Savane, dans la partie septentrionale du pays annoncent la fermeture des écoles à partir du lundi 8 novembre 2021, et la FESEN lance un nouveau mot d’ordre pour une grève de 48 heures les 10 et 11 novembre. A cet effet, un courrier a été adressé aux ministres en charge des enseignements et de la fonction publique.
Le gouvernement togolais, fidèle à sa stratégie de la condesendance et des menaces, estime que la grève annoncée est illégale et brandit des sanctions. Tout en rajoutant que des dispositions sont déjà prises pour accélérer la recherche de solutions idoines aux préoccupations du secteur de l’éducation
La FESEN pour sa part maintien la grève et martèle que son mot d’ordre »n’est ni illicite, ni illégal mais a pour objet les modalités de jouissance de la gratification exceptionnelle, une proposition du gouvernement en lieu et place du protocole d’accord signé le 18 avril 2018 ».
Le ministre Kokoroko, qualifié d’un des plus zélés de la dictature cinquantenaire ne semble entendre raison. Sur les plateaux de la télévision nationale il déclare contre toute attente que »le systeme éducatif n’a aucun problème ».
Pour le Professeur Kokoroko, »quand on observe une grève illégale, des sanctions sont prévues par les lois et ceux qui ont décidé de passer outre doivent assumer les conséquences qui en résultent », a-t-il ajouté.
Pour rappel, dans une correspondance en date du 25 novembre 2020, le ministre sur la base du statut particulier de l’enseignant justifiait déjà ses menaces à l’endroit des directeurs régionaux et inspecteurs de l’éducation primaire, secondaire et des chefs des centres de formation.
l’éducation comme la santé deux secteurs prioritaires relégués au dernier plan dans un pays en totale décrépitude après plus de 50 ans d’une gestion familiale et clanique.
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