Avec l’avènement de la pandémie au Coronavirus, le gouvernement togolais comme dans bien de pays africains a mis en place en mars 2020, le Fonds de Riposte et de Solidarité Covid-19 (FRSC). Un fonds qui a bénéficié de l’appui financier et technique de l’Union Européenne, de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI). Pour un total de 173 milliards de FCFA d’appui, les dépenses exécutées dans le cadre du Fonds- Covid s’élève à 108,2 milliards de FCFA.
L’audit dudit fonds par la Cour des Comptes du Togo sous injonction de l’international selon certaines sources dignes de foi, révèle d’énormes détournements dont sont coutumiers les pontes du pouvoir.
En effet, le document de 86 pages confirme d’énormes irrégularités. »Sur 108 milliards de FCFA (165 millions d’euros) dépensés en 2020, certains paiements ont porté sur des dépenses non prioritaires ou n’ayant pas de liens directs avec la mise en œuvre des mesures de riposte contre la Covid 19″. Peut-on lire dans le rapport.
Au lieu que les fonds Covid servent à combattre l’épidémie ainsi que ses conséquences économiques, il a plutôt servi à enrichir ceux qui dilapident les ressources du pays.
Le rapport d’audit du Fonds-Covid, souligne par exemple »la confection de logo à 15 millions de FCFA, l’achat sans aucun bon de commande de 31000 tonnes de riz à 13000 euros par le ministère du commerce, sans oublier les transferts d’argent destinés à soutenir les plus pauvres, qui ont bien souvent profité aux personnes non nécessiteuses; ainsi qu’ une certaine rénovation du parking du ministère de la communication ». Preuve que les fonds ont aussi servi à des rubriques qui n’ont rien avoir avec la lutte contre la pandémie.
Sans surprise, invités par l’Assemblée Nationale, une autre institution à la solde du régime, les ministres incriminés ont brillé par leur justification des irrégularités constatées par la Cour des Comptes. Une attitude à laquelle les togolais sont habitués autant face aux crimes de sang que face aux crimes économiques. Le pouvoir togolais assuré d’une impunité totale avec l’appui de l’international n’a jamais fait amende honorable et justice aux victimes.
Malgré les dénonciations de la société civile et de certains partis politiques, l’exécutif togolais brille plutôt par des menaces contre la presse, des critiques envers la Cour des Comptes, une institution pourtant aux bottes du pouvoir.
Comme pour la plupart des scandales de détournements, celui ci n’aura aucune suite à moins que des citoyens constitués en association ou non saisissent d’autres institutions hors pays pour réclamer justice.
Ce ènièm scandale financier vient rappeler le détournement de plus de 600 millions de FCFA des fonds de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2013 ainsi que le scandale du Pétrole Gate où 500 milliards de FCFA ont été volés par les proches du système en totale impunité.
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