Tel dans un rêvecauchemar, KpatchaGnassingbé,  mis en prison dans une fameuse affaire de coup d’état, totalise déjà une décennie de prison. Dix années derrière les barreaux, dans un Togo que dirige Faure Gnassingbé son  frère, tous deux fils du même père, Gnassingbé Eyadema, qui a dirigé le Togo 38 ans durant.

Vingt ans de prison, sentence à la ‘’Ponce Pilate’’pour ce fils d’Eyadema devenu trop encombrant pourFaure Gnassingbé, son frère de président, qui a cru bon le déchoir par la même occasion de tous ses droits civiques lors du procès téléguidé dans les officines des palais.

Ainsi kpatcha ne peut prétendre à quelque héritage que ce soit ou à quelque droit de briguer quelque poste électif.

Et pourtant dans ce dossier de tentative d’atteinte contre la sureté intérieure de l’état, dont sont accusés une brochette de personnalités civiles et militaires, la cour de justice de la CEDEAO a confirmé et déploréle caractère inéquitable du procès et condamné l’Etatdu Togo à ses dépens. Un cinglant camouflet pour un Etat qui n’a que faire des règles élémentaires de droit, qui se prélasse dans des violations les plus graves que scandaleuses.

En plus de la cour de justice de la CEDEAO, le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire affirme que Kpatcha Gnassingbé est détenude façon arbitraire.

A ce jour, tout esprit pourvu d’un minimum de logique peut comprendre que la charge de coup d’Etat reste difficilement vérifiable.

Plus scandaleux dans le même dossier, après le pseudo procès et l’arrêt de la cour de la CEDEAO certains co détenus de Kpatcha Gnassingbé civils comme militaires ont recouvré la liberté.

Dans quel pays et au nom de quelle loi du droit, une telle incongruité est-elle possible ?

L’état du Togo condamné par la cour de la CEDEAOà payer vingt millions de FCFA pour dommages causés aux victimes d’un procès inéquitable, s’acquitte de le faire mais maintien certains toujours en détention notamment kpatcha Gnassingbé, le capitaine Casimir Dontema et le commandant AttiAbi.

Dix ans après, le frère de Faure Gnassingbé croupittoujours dans les geôles de la plus surpeuplée des prisons du pays, dans des conditions difficiles avec une dégradation avérée de son état de santé.

Les différentes démarches de grâces présidentielles, de conciliabules, de négociations souterraines auprès de Faure Gnassingbé son frère sont restées vaines à ce jour.

Le dernier cri de cœur, resté sans suite, émane de l’ancien archevêque émérite de Lomé Monseigneur Philippe Fanoko Kpodrzo.

Cette démarche du prélat aurait plutôt énervé les dieux du Togo. Plaider pour la libération d’un frèredont l’état de santé inquiète est perçu comme une faute de la part des courtisans du palais de FaureGnassingbé.

Les quelques visites médicales dont il est autorisé, dans un pays où les soins de santé sont quasi nuls voire inexistants se passent à l’aube et sous forte surveillance militaire.

Le plus célèbre prisonnier du Togo, a frôlé une amputation du pied. Toutes les tractations pour lui obtenir une évacuation sanitaire sont restées lettres mortes. « Tout est mis en œuvre pour le voir trépasser à la prison », confie un des avocats de Kpatcha.  Refuser une évacuation sanitaire à un détenu est pourtant  un plein droit. Droit reconnu même aux criminels ‘’cinq étoiles’’.

Des visites inopinées des services secrets dans sa cellule, des attaques d’individus qualifiés de fous, des crises à répétition, en dix années de prison kpatchaGnassingbé vit entre maladie, insécurité et conditionsde détention pénibles et cotoie la mort au quotidien.

Un Gnassingbé qui met en prison un autre pour des mobiles difficilement tangibles et logiques qu’en sera-t-il pour les togolais lambda ? S’est interrogée une septuagénaire au fait de ce dossier communément baptisé ‘’kpatchagate’’.

Le traitement réservé aux citoyens ordinaires qui sont réprimés, emprisonnés tués sans état d’âme explique la psychologie de ceux qui tiennent les rênes du Togodepuis bientôt 15 ans que Gnassingbé Eyadema est décédé.

Même au fond de sa tombe Gnassingbé Eyadema ne devrait pas en revenir du sort réservé à l’un de ses fils sous le règne d’un autre de ses  fils.