Au total, 112 enseignants sont mis à la porte par le ministre de la Fonction Publique, Gilbert Bawara. Ces enseignants sont accusés de manquements graves aux lois et règlements ainsi qu’ à l’éthique et à  la déontologie du métier. Pour le gouvernement, les enseignants incitent à la violence, à l’incivisme, aux révoltes qui ont occasionné des troubles dans certains établissements scolaires du pays.

En effet, le secteur de l’éducation est secoué depuis plusieurs semaines par des mouvements de grèves. Les acteurs de l’éducation comme toujours réclament de meilleures conditions de vies et de travail.

Il est à rappeler qu’avant cette vague de licenciements, près de 150 enseignants grévistes sont reversés dans la fonction publique.

La question des conditions de vies des enseignants est une problématique qui a toujours existé. Avec les  successifs gouvernements, le régime togolais a préféré des mesurettes et des solutions placébos aux véritables mesures idoines. Résultat, chaque année, le monde éducatif est secoué par d’interminables mouvements de grèves. Comble de l’absurdité, le gouvernement juge ces grèves illégales, alors que le droit de grève pour tout travailleur est une disposition quasi universelle notamment dans les textes du Bureau International du Travail (BIT).

Aux dernières nouvelles, certains enseignants ont constitué des avocats aux fins de poursuites contre  l’Etat togolais pour violations de leurs droits.

Selon les responsables syndicaux, la plateforme revendicative de 2009 est toujours d’actualité, preuve que le gouvernement n’a pas la volonté de régler  ce problème devenu endémique, du fait des promesses toujours non tenues.

Par ailleurs, ses mouvements de grèves ont entraîné des manifestations d’élèves qui exigeaient la reprise des cours. Sept (07) élèves sont mis aux arrêts pour actes de vandalismes.

Et pourtant un mémorandum est établit en mars 2022 avec la création du fonds national de soutien à l’éducation avec un crédit de 5 milliards de FCFA au secteur de l’éducation, document qui donne au moratoire à l’exécutif togolais jusqu’en 2025. Avec ce bras de fer enseignants-gouvernement, le mémorandum devient caduc.

Pour l’heure, un concours de recrutement est lancé aux fins de recruter de 3 250 nouveaux enseignants. Est-ce la solution? S’interrogent bon nombres de citoyens.

Une cacophonie alors même que les examens de fin d’année au Togo démarrent courant mai 2022.

 

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