Apparue officiellement en 1970 et signalée dans soixante-dix-huit (78) pays au monde à ce jour, la variole du singe n’est pas aussi virulente et ravageuse que la Covid-19. Bien qu’elle n’ait pas véritablement impacté le monde, elle n’en demeure pas moins dangereuse. Elle reste une pandémie mortelle à une échelle considérée. Détectée en Afrique, l’Europe détient la palme des cas avérés.

De l’origine

Les spécialistes sont précis sur l’origine de la variole du singe. C’est une zoonose, c’est-à-dire une maladie infectieuse ayant une origine animale et transmise à l’homme par des rongeurs sauvages. Elle est causée par « monkeypox » ou le virus du singe. Détectée pour la première fois, toujours selon les spécialistes, en 1970 en Afrique Centrale, elle est aujourd’hui signalée dans 78 pays à travers le monde entier.

Selon le Dr Pierre Damon, la variole du singe a le même virus que celui de l’homme. Et que la différence des deux virus est difficile à percevoir. Pour ce faire, il faut donc prendre beaucoup de précautions. Même si la variole concernant l’homme a été éradiquée depuis 1978.

Des cas humains de variole du singe ont été signalés dans neuf (9) pays africains. Il s’agit du Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Gabon, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Léone. Cependant, les pays européens représentent près de 90% des cas au monde.

Des symptômes

Des documentations médicales, il ressort que le symptôme le plus visible est une éruption cutanée qui touche le visage, la zone anale ou peri-anale, les organes génitaux, les muqueuses, les pieds et les mains. Un peu comme la varicelle, les vésicules se forment puis sèchent, formant des croûtes. Comme toute infection virale, l’éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, douleurs musculaires, fatigue, gonflement de ganglions. Une personne est contagieuse à partir du moment où elle présente des symptômes, des lésions cutanées.

De la transmission

Toutes les sources médicinales avisées sont unanimes. La contagion se fait essentiellement par voie respiratoire. Elle est la plus répandue et la plus dangereuse. Elle donne lieu à des irruptions purulentes internes mortelles par moments. La transmission se fait surtout par le biais des croûtes dites varioliques qui se détachent de la peau lors de la guérison. Une fois emportées par le vent ou dans l’air, elles sont inhalées. Dès qu’il est établi qu’une personne est contaminée, elle doit être isolée au plus tôt et le demeurer jusqu’aux dernières croûtes trois semaines plus tard.

La transmission de l’animal à l’homme se fait par contact direct avec des fluides biologiques provenant d’animaux porteurs de la pathologie. L’homme peut contracter la maladie en consommant un animal déjà atteint par la variole, par morsures ou griffes d’animaux.

Par ailleurs, les spécialistes précisent que cette maladie n’est pas, au sens strict du terme, une infection sexuellement transmissible. Mais que les rapports sexuels réunissent les conditions qui favorisent une potentielle contamination.  Ils vont plus loin pour dire qu’à la différence de la Covid-19, la variole du singe est peu contagieuse durant la période d’incubation. De plus, elle confère une immunité à vie.

Du traitement

Les traitements, selon les techniciens de la santé, visent essentiellement à soulager les principaux symptômes de la maladie, à savoir éliminer la fièvre, les douleurs de la démangeaison. Des thérapies plus spécifiques peuvent être prescrites pour la prise en charge des personnes à risque.

Pour le site Vital.fr, trois antiviraux, c’est-à-dire des médicaments visant à stopper la propagation du virus dans l’organisme peuvent être utilisés contre cette infection. Pour tout traitement, il est demandé au patient de rester isolé pendant trois semaines à partir de la date du début des signes. Le malade, de préférence, doit rester seul. Il doit également appliquer et respecter les gestes barrières vis-à-vis de ses proches. Il n’est plus contagieux lorsque toutes les croûtes tombent.

Au demeurant, les médecins, et même le Haut Conseil de la santé, en France, recommandent l’utilisation du préservatif pendant huit (8) semaines après infection, car le virus pourrait rester dans le sperme. La protection, dans le cas de cette maladie, n’est efficace qu’après la deuxième dose qui doit intervenir 28 jours après la première. Car seule la seconde confère une protection. Même sur la vaccination, les médecins recommandent la prudence.

Pour les patients qui ne supportent pas les antiviraux, des anticorps peuvent leur être administrés. Alors, après la Covid-19 qui a épuisé la médecine en deux années effectives de propension, serait-elle toujours armée pour faire face à la variole du singe ? La réponse du Docteur Pierre Damon n’est pas d’une précision chirurgicale.  » Le vaccin antivariolique de la 3ème génération a reçu l’autorisation d’être mis sur le marché. Mais il ne serait pas massivement opérationnel avant longtemps », dit-il.

L’un des problèmes dans le traitement de la variole du singe réside dans la quantité de doses existant et disponible. Sinon un traitement efficace existe qu’on appelle le tecovirimate, selon les spécialistes. Seulement qu’il n’est pas facile d’en disposer. Seuls les milieux hospitaliers en ont pour faire face aux formes graves de la maladie. Autre problème, on ne peut pas compter sur la vaccination concernant cette pandémie. Non seulement l’hôpital ne dispose pas de dose suffisante, mais le personnel pour l’administrer aux patients fait défaut.

De la situation des homosexuels

Il faut tout de suite lever toute équivoque. La variole du singe n’est pas une maladie des homosexuels. Loin s’en faut.  » Le fait que 17 cas aient été recensés chez les homosexuels aux États-Unis ne veut rien dire », précise Docteur Pierre Damon. En même temps, les chiffres disent que parmi les cas dont les orientations sexuelles sont connues, 98% sont gays. Qu’à cela ne tienne.

Les chiffres liés à la variole du singe sont parlants. Ils disent que les USA et neuf (9) pays européens représentent près de 90% des cas au monde. Et en tête des dix premiers pays les plus touchés au monde figure l’Espagne avec 3 738 cas. Suivent respectivement les USA (3 581 cas), l’Allemagne (2540 cas), le Royaume-Uni (2432), la France (1837), les Pays-Bas (818), le Canada (744), le Brésil (696), le Portugal (588), l’Italie (426). C’est au total plus de 19.600 cas recensés au monde dont 70% sur le continent européen.

 

 

Photo by Aimee via Iwaria