Par Ebenezer Immanuel Obeng-Akrofi

Chaque année, le 12 août marque la Journée internationale de la jeunesse, une journée de réflexion et d’attention aux problèmes rencontrés par les jeunes.

Dans le monde entier, les jeunes continuent d’être sous-représentés ou complètement mis à l’écart lorsqu’il s’agit de démocratie et de gouvernance. En tant que jeune et fervent partisan de la capacité des jeunes, en particulier des femmes, à contribuer à la construction de la démocratie, il n’y a pas de meilleur moment qu’aujourd’hui pour partager mon point de vue sur le discours de longue date sur les quotas de genre. Je reconnais que ma contribution ne règle pas suffisamment la question à l’étude, mais elle appuie la nécessité d’aller de l’avant.

Les quotas liés au genre sont un outil très populaire mais néanmoins controversé, utilisé comme moyen de réaliser un processus de construction de la démocratie efficace. Toutefois, pour apprécier correctement les quotas, il est important d’en comprendre l’objectif.

L’un des objectifs fondamentaux des quotas de femmes est de faire porter aux partis politiques la responsabilité de l’élection de femmes à des postes de pouvoir. Cela contribue à combler l’écart de représentation ou la surreprésentation des hommes dans les postes de pouvoir, de direction et de décision. Par conséquent, lorsque les partis mettent en œuvre leurs processus internes d’identification, de nomination et de sélection des candidats, ils doivent disposer de processus et de procédures favorables, car les partis politiques jouent le rôle de gardiens et déterminent qui accède aux postes de pouvoir.

Pour atteindre cet objectif, il est urgent de renforcer la sensibilisation et la reconnaissance de l’égalité entre les hommes et les femmes en tant que droit humain fondamental, un droit transversal à tous les processus de construction de la démocratie. Il s’agit-là d’un point important car les quotas, qu’ils soient réservés, volontaires ou législatifs, permettent aux femmes d’accéder aux espaces de décision au même titre que les hommes.

La question de la controverse sur les quotas de femmes est liée à l’hypothèse et à la perception selon lesquelles l’instauration de ces quotas amène des femmes incompétentes à occuper des postes de direction ou de pouvoir. C’est une perception tragique qui continue à se diffuser. Si nous devons expliquer pourquoi les hommes ont pu atteindre et accéder à des postes de pouvoir et de décision, c’est parce qu’ils ont appris à être des leaders – ils ont eu l’opportunité d’être des leaders et ont appris en faisant et en acquérant de l’expérience.

Malheureusement, ces opportunités ne sont pas facilement accessibles aux femmes. Les quotas, dans leur ensemble, ne sont donc pas discriminatoires ni un jeu à somme nulle, mais plutôt un moyen de garantir que les hommes et les femmes puissent avoir la possibilité d’accéder aux espaces de pouvoir, de direction et de prise de décision.

Néanmoins, l’inconvénient des quotas liés au genre est qu’ils sont utilisés comme un mécanisme symbolique ou un mécanisme de façade, ce qui entraîne des réactions négatives. Pourtant, même ce retour de bâton est le plus souvent contradictoire, car nous constatons que le niveau d’exigence en termes de responsabilité et d’excellence des performances attendu des femmes est supérieur à celui exigé des dirigeants masculins.

Si nous examinons l’état de la démocratie dans le monde, et si les mêmes normes de responsabilité et de transparence sont exigées des dirigeants en général, les institutions et processus démocratiques seraient plus robustes, durables et efficaces. En fin de compte, c’est lorsque les quotas ne sont pas mis en œuvre conformément à l’objectif initial pour lequel ils ont été conçus que la réaction est la plus violente. En effet, même dans le cas où la nomination et l’attribution de sièges et de postes se font avec favoritisme ou que le processus est manipulé, cela finit par aller à l’encontre de l’objectif initial, qui est de pourvoir ces postes avec des femmes disposant des capacités requises.

En conclusion, pour que les quotas de femmes deviennent un outil efficace de construction d’une démocratie inclusive, il est nécessaire de réexaminer la manière dont ils s’alignent sur le système politique et le contexte plus général, ainsi que le cadre législatif dans lequel ils opèrent.

Image par erinbetzk,  Pixabay