Voici un événement que les Congolais n’aurait jamais imaginé il y a un mois ou deux : le Président Kabila quittant la SADC.

Le Président Kabila a dit adieu à ses homologues chefs d’État de la SADC le week-end dernier à Windhoek, en Namibie.

Nous avons poussé un soupir de soulagement en République démocratique du Congo, il s’est finalement résolu à partir après les élections du 23 décembre 2018. Pour un homme qui a mal géré le Congo pendant 17 ans, cela a en effet constitué une surprise énorme.

Joseph Kabila a passé les trois dernières semaines à nous surprendre. Beaucoup pensaient qu’il allait se présenter pour un troisième mandat, mais il a choisi un dauphin. La pression nationale et internationale a été si forte qu’un troisième mandat pourrait avoir rendu le Congo ingouvernable. Il a passé 17 ans à la tête de notre pays à s’enrichir et à ne rien faire. Le peuple n’allait pas lui permettre de rester pour un mandat supplémentaire, et la communauté internationale non plus. Tout le monde sait que des pays comme l’Angola ont joué un rôle décisif dans le processus électoral de la RDC au cours de des derniers jours. C’est suite à sa récente rencontre avec le Président angolais Joao Lourenço à Luanda que Kabila a pris la sage décision de ne pas briguer un troisième mandat. Il a nominé Emmanuel Ramazani. Shadary.

En renonçant à un troisième mandat, Kabila s’est distingué de Paul Kagame, Yoweri Museveni, Sassou Nguesso, Pierre Nkurunziza et Idriss Deby en Afrique centrale. La plupart de ces présidents ont modifié la constitution afin de rester au pouvoir au-delà de deux mandats.

Lors du 38e Sommet des Chefs d’État de la SADC, Joseph Kabila a dit, « Je ne vous dis pas adieu, mais au revoir ». Et grâce à ces mots, le peuple congolais peut enfin se réjouir du départ de Kabila en décembre 2018. Nous, le peuple, ne lui disons pas Au revoir, mais Adieu. En effet, Kabila aurait dû partir en décembre 2016, à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, mais il s’est acharné parce qu’il croyait encore en un troisième mandat potentiel. Aujourd’hui, le fait qu’il a désigné un dauphin et dit au revoir à ses camarades est une victoire pour le peuple congolais. Le peuple qui a versé son sang lors de manifestations pour la démocratie et le respect de la Constitution, le peuple qui vit dans une misère sans nom alors que le Congo est immensément riche.

Kabila va quitter un pays à genoux. Un pays infesté de groupes armés et dont la majorité de la population n’a ni électricité, ni eau courante. Un pays où le chômage est la règle et l’emploi est l’exception. Un pays malade du virus Ebola et du choléra.

Alors moi, je dis à Kabila : Veuillez partir et ne jamais revenir !