Au de-là de se défendre mutuellement en cas d’agressions extérieures, le Burkina, le Mali, le Niger, ces trois pays composant l’alliance des états du Sahel (AES), projettent créer une nouvelle monnaie commune dans le but d’afficher son indépendante financière.

 

Des voisins proches. Une histoire commune. Empêchés par des forces extérieures de défendre leurs pays face à des rébellions armées venues des ailleurs, impuissantes et lasses de voir leurs populations décimées, le Burkina Faso, le Mali et le Niger prenaient une énergétique résolution le 16 septembre 2023 ; la signature de la charte de Liptako Gourma portant création de l’Alliance des États du Sahel en abrégé « AES ».

Liptako Gourma étant une zone très riche située entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Avec d’énormes richesses naturelles telles que l’or, le manganèse, le diamant, l’uranium, le gaz, le pétrole. Ce qui a suscité des attaques terroristes dans cette zone depuis belle lurette. Cette alliance, selon son règlement intérieur, a été portée sur les fonts baptismaux pour aider à contrer d’éventuelles menaces de rébellions armées ou d’agressions extérieures.

Mais elle ne compte pas s’arrêter là. Les objectifs de L’AES vont bien au de-là de la seule sécurité tripartite. Les trois pays sont prêts à promouvoir leur indépendance et leur émancipation économiques. D’où leur projet de créer une monnaie commune. La raison de ce projet d’indépendance économique réside dans l’article 10 de la charte qui stipule que le financement de L’AES se fera principalement par les trois états membres. Mais compte tenu de leur dépendance vis-à-vis de la France en tant qu’émetteur du francs cfa, L’AES songe fortement à créer sa propre monnaie.

Les trois nations n’étant plus en odeur de sainteté avec l’ancienne colonie, peuvent-elles encore logiquement dépendre de la France sur le plan monétaire, donc économique ? C’est juste suicidaire et ne répond à aucune logique. Surtout que des rapports, selon L’AES, ont révélé que la France et des pays européens avaient versé d’importantes sommes comme rançons à Al Quaida depuis 2018, pour alimenter indirectement le terrorisme au Sahel, les dirigeants de L’AES gardent des souvenirs amers de leurs collaborations avec leur ancien « tuteur » politique.

La sortie de la CEDEAO, le 28 décembre 2024, de ces trois pays composant L’AES découle de cette même envie d’indépendance économique. Déjà que la structure sous-régionale et ces trois voisins entretiennent des relations tendues. Lesquelles mauvaises collaborations avaient amené la CEDEAO à prendre la décision de fermer leurs frontières terrestres, aériennes et imposé un embargo sur les échanges financiers et commerciaux à l’exception des produits de première nécessité. Malgré cette menace économique palpable, le Mali, le Burkina et le Niger n’ont jamais cédé. Et la CEDEAO a été obligée de se raviser face à leur ténacité.

Sereine et imperturbable, L’AES se dit ouverte à l’arrivée de nouveaux pays partageant leur idéologie.

 

Maria de Dieu

Photo by Iwaria via Iwaria