Les deux personnalités politiques les plus attractives de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, sont à nouveau, à froid.

La Côte d’Ivoire politique a-t-elle trop vite fait de référencer le « 27 juillet 2021 », date à laquelle le président Alassane Ouattara et son prédécesseur, Laurent Gbagbo, se sont physiquement rencontré et parlé ? On peut le dire.

Jusque-là simplement distendues, les relations entre l’actuel chef de l’état ivoirien et Laurent Gbagbo se sont tendues. Comment les deux hommes les plus « effervescents » de la politique ivoirienne en sont arrivés à cette situation à même de troubler le sommeil des Ivoiriens ?

L’ancien président ivoirien et son entourage estiment que le tenant du pouvoir ivoirien ne tient pas ses engagements et promesses à son endroit. En tout cas, pas tous. Puisque de la rente viagère (indemnité mensuelle de 17 millions Fcfa) au frais de déplacements, loyer, à la mise à disposition d’un chauffeur et de gardes du corps, seules les deux dernières dispositions ont été respectées par le pouvoir d’Abidjan.

L’indemnité de 17 millions promise par Alassane Ouattara, pourtant pour début décembre 2021, n’a pas encore connu un début d’exécution. En tant qu’ancien chef de l’état, les frais de déplacements, le loyer de Laurent Gbagbo restent à sa charge depuis son retour en Côte d’Ivoire le 17 juillet 2021.

L’autre aspect, non moins important, reste les arriérés de la rente viagère depuis plus de dix ans qu’il était en prison à la Haye. Et le total à percevoir s’élève à 1.5 millions d’euros, soit 982,5 millions CFA.

Seul hic, le pouvoir en place ne serait pas partant pour le caractère « rétroactif » de cette rétribution. En un mot comme en mille, elle tombe dans le domaine public. Sans compter qu’un compte bancaire de Laurent Gbagbo reste bloqué.

Premières pommes de discorde entre les deux hommes pour ne pas dire les deux camps.


Discorde politique

Si une autre raison oppose, de loin, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, c’est bien la création d’un nouveau parti politique, la Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire ( PPA-CI) par ce dernier. Parti d’opposition affiché et allié au Pdci-Rda.

La majorité présidentielle, le RHDP, compte réintégrer la loi ayant trait à la limitation d’âge à 75 ans. Une disposition constitutionnelle qui rencontre l’assentiment du chef de l’état ivoirien, Alassane Ouattara.

Si cette loi venait à être votée, elle éliminerait, de facto, les candidatures d’Alassane Ouattara (79 ans), Laurent Gbagbo (76 ans), Henri Konan Bédié (87ans) pour les élections présidentielles de 2025.

Autre point noir, aucune disposition précise n’a encore été prise quant à la « condamnation », en 2018, à 20 ans de prison de Laurent Gbagbo dans l’affaire de la « casse » de la BCEAO.

Voici donc autant de situations qui constituent des points de discordes, en ce moment, entre le tenant du pouvoir, ADO et le président du PPA-CI.

Alors questions. Et si les hommes politiques faisaient, enfin, leurs petits « crimes » coquets d’orgueil et de vanité au profit de la Côte d’Ivoire ? Défiguré depuis plus de deux décennies, ce pays n’a-t-il pas encore suffisamment souffert à leurs yeux ? Simples interrogations.

 

 

Mariam De Dieu