L’élection de Bassirou Diomaye Faye, à la tête du Sénégal devrait révolutionner beaucoup de choses dans ce pays de l’Afrique occidentale, parmi lesquelles sa très possible intégration à l’Alliance des États du Sahel composée, pour l’heure, du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Un nouvel air politique souffle au Sénégal. Une nouvelle ère commence. Le pays de la Terenga change complètement de paradigme et de logiciels politiques. Les nouveaux dirigeants se sont installés avec la même élégance que le départ du régime Maky Sall.

Après avoir prêté serment, le nouveau président élu, Bassirou Diomaye Faye, a formé un gouvernement de 25 membres que dirige, en qualité de premier ministre, son ami et compagnon de lutte de leur parti politique des Patriotes Africains du Sénégal, pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef), Ousmane Sonko.

Panafricaniste engagé, le nouveau premier ministre, Ousmane Sonko, se projetait déjà, lors d’une conférence de presse, à soutenir le Mali si son parti parvenait à gagner les élections présidentielles au Sénégal et exercer le pouvoir d’état.  » Je félicite nos frères du Mali et son président, Assimi Goitta, parce qu’ils font notre fierté. Il n’a pas perdu la face. Nous l’encourageons parce qu’il doit rester proche de son peuple, seule démarche politique qui vaille. Si la gangrène djihadiste n’est pas finie jusqu’en 2024, si nous sommes élus, nous dépêcheront des troupes au Mali pour en finir avec cette gangrène », promettait déjà Ousmane Sonko alors dans l’opposition.

Dans la même veine, le chef du gouvernement sénégalais avait déjà pris position contre le franc CFA, à sa sortie de prison, et militait pour des dispositions qui permettraient au Sénégal d’avoir une nouvelle politique monétaire, voire de disposer, à la longue, de sa propre monnaie. Mais il avait nuancé cette position pour dire qu’il commencerait par sensibiliser les pays de l’Afrique de l’Ouest à battre une monnaie commune. C’est seulement si cette proposition n’aboutissait pas que le Sénégal allait prendre des dispositions pour battre sa propre monnaie. Et donc sortir du joug du francs CFA.

Le Sénégal de Diomaye Faye et de Sonko disposé à aider militairement le Mali éventuellement pour combattre le djihadisme. Ce Sénégal nouveau pourrait, dans un futur proche, sortir du francs CFA parce que déjà dans l’opposition, les nouveaux dirigeants sénégalais n’ont jamais cessé de dénoncer cette monnaie imposée aux pays de l’UEMOA par la France pour mieux les contrôler aussi bien sur le plan économique que politique.

Quand on sait que les dirigeants des trois pays qui composent l’Alliance des États du Sahel (AES) à savoir le Niger, le Burkina Faso et le Mali sont panafricanistes, partagent la même philosophie politique que les nouveaux hommes forts sénégalais, qu’ils sont déjà avancés dans l’élaboration et l’obtention de leur monnaie commune, que le Sénégal partage une partie de ses frontières avec le Mali, on est en droit de se demander si le Sénégal ne va intégrer l’AES. Parce que tous les chefs d’état de ces quatre nations partagent les mêmes valeurs panafricanistes qui tranchent d’avec les anciennes marottes colonialistes dont ils veulent se départir pour un meilleur devenir et avenir de leurs peuples respectifs.

 

Marie de Dieu