L’année 2023 avait déjà été compliquée pour les camerounais notamment par l’inflation sur les produits alimentaires qui dépassait les 13% en fin août 2023, et le panier de la ménagère de plus en plus réduit. Pourtant, les camerounais du bas peuple devront encore serrer la ceinture pour l’année 2024 qui s’annonce.

Carburant

Une première augmentation des prix du super et du gasoil qui ont augmenté respectivement de 15,8% et 25,6% en février 2023, le Président Paul Biya a, dans son discours de fin d’année prononcé le 31 décembre 2023, annoncé une nouvelle hausse que les rumeurs situent en février de cette année.

Une hausse qui, selon certaines estimations, pourrait atteindre les 20% et seraient le résultat de l’annulation de certaines subventions que l’état fait sur les produits pétroliers qui est passée de 1 000 en 2022 à 640 milliards en 2023.

Inutile de préciser que cette augmentation aura un impact direct sur les prix du transport et donc des denrées et autres produits sur le marché. À l’inverse, le Président n’a annoncé aucune mesure d’atténuation ou de compensation qui pourrait alléger le fardeau des camerounais.

Train de vie

L’augmentation des prix des produits pétroliers rendra la vie dure au camerounais, précisément ceux qui petit peuple qui en subiront les effets de plein fouet.

Le train de vie de l’état, longtemps pointé comme étant une source de gaspillage de l’argent public, n’a quant à lui pas été affecté. À titre d’exemple, la loi de finance 2024 alloue à la présidence de la république un budget de 53 milliards (soit plus d’un milliard de dépenses par semaine)

On se souvient également que pratiquement chaque année, des véhicules de luxe sont offerts aux préfets et sous-préfets. S’agit-il de véhicules de fonction (auquel cas pourquoi en acheter chaque année) ou des véhicules personnels (ce serait une aberration d’acheter des véhicules personnels avec de l’argent public) ?

Malversations

La Cameroun a été récemment frappé par de nombreux scandales, notamment ceux liés à l’organisation de la CAN 2021. Des milliards ont été dépensés pour des infrastructures qui n’ont jamais vu le jour, et pourtant, jusqu’ici, personne n’a été tenu pour responsable.

Le scandale lié à la gestion des fonds COVID a lui aussi défrayé la chronique. Là aussi, des milliards détournés au détriment de la santé des populations.

Dans son discours de fin d’année 2022, le Président Paul Biya avait déjà promis que les corrupteurs et détourneurs répondraient de leurs actes. Malheureusement, l’année s’est achevée sans que personne ne soit inquiété.

D’ailleurs, le rapport de la cour des comptes sur la gestion des fonds Covid n’a jamais été rendu public, signe évident d’un manque de volonté d’agir contre les personnes qui menacent les fonds publics.

Le peuple sacrifié

En 2024, le gouvernement camerounais n’est pas prêt à changer son mode opératoire qui consiste à en demander beaucoup trop au peuple qui subit tout seul les conséquences de la mal-gouvernance, de la corruption et des détournements.

Sous prétexte d’élargir l’assiette fiscale dont elles disposent à leur guise et sans jamais en rendre compte, les autorités camerounaises augmentent les taxes, en créent de nouvelles, augmentent les prix de certains services, etc.

Les camerounais ont déjà vécu l’augmentation des prix des timbres, des prix papiers de véhicules, des prix des produits pétroliers, des pénuries de tout ordre, des délestages et coupures d’eau, l’absence de routes et d’hôpitaux, la mauvaise qualité de l’éducation, etc.

Et lorsqu’il pensait avoir tout subi, on lui annonce que le pire reste à venir en cette année 2024.

Moudjo Tobue

Photo : Nchetkou/Iwaria