par Justica Anima

En raison de leur histoire, et en particulier de celle de la presse, les médias en Afrique ont connu plusieurs transitions pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Tout aspect positif est à mettre au crédit de précurseurs tels que Nnamdi Azikiwe au Nigeria, Julius Nyerere en Tanzanie, Jomo Kenyatta au Kenyaet Dr Kwame Nkrumah au Ghana, qui ont joué des rôles importants dans la transition politique du continent et parallèlement dans l’émergence de la liberté de la presse et des luttes pour l’instaurer, qui revêtent diverses formes aujourd’hui.

Défis et défaillances

Il a toujours existé des zones d’ombre concernant la liberté de la presse, qui n’ont pas été réglées. Ces problèmes incluent la violence contre les journalistes, les faibles rémunérations des professionnels des médias, la suppression d’informations par des influences externes et la propagation de « fakes news » (fausses nouvelles) parmi les propriétaires de médias et leurs personnels. Ces limitent entravent le bon fonctionnement des opérations de la presse, et découlent des environnements hostiles aux médias dans lesquels les journalistes opèrent.

Au Ghana par exemple, nous sommes encore sous le choc du meurtre d’Ahmed Suale, un journaliste d’investigation infiltré, qui avait déjà reçu des menaces. Même si la liberté de la presse est en grande partie garantie dans de nombreux pays africains et que la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée partout dans le monde, les journalistes et les personnels des médias subissent des attaques et sont emprisonnés simplement pour avoir fait leur travail.

Selon Amal Clooney, avocate militante pour les droits humains et envoyée spéciale du gouvernement britannique pour la liberté de la presse, le monde a connu ces cinq dernières années un nombre record de journalistes emprisonnés. Cela montre que la liberté de la presse est toujours menacée et que davantage doit être fait pour garantir cette liberté.

Les médias pour la démocratie

Cette année, le thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse était le suivant : « Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation ».Le thème a été choisi pour souligner le pouvoir des médias dans la définition du programme des processus démocratiques, dont les élections sont le point clé.

L’autre élément important de ce thème est celui de la menace que la désinformation fait peser sur la libre circulation des idées véhiculées par un journalisme factuel et transparent. Une formation efficace des journalistes est donc nécessaire pour qu’ils comprennent les conséquences de la divulgation de fausses informations avant, pendant et après les élections. Nous avons besoin de journalistes plus audacieux et passionnés dont les comptes-rendus seront véridiques et exacts.

Cela exige un effort collectif : les propriétaires des médias, leurs personnels et les institutions médiatiques doivent s’unir pour rendre compte des anicroches, en particulier dans les processus électoraux, et doivent éviter d’être les instruments d’une propagande pouvant causer des conflits dans la société. Les journalistes doivent également s’efforcer d’être factuels et toujours se fonder sur des faits probants afin que la quête pour la liberté de la presse ne soit pas qu’une farce mais une réalité qui perdurera.